On a enfin notre remaniement ministériel, mais a-t-on rempli l'impératif de compétence et de jeunesse ? Les lectures se multiplient et naturellement divergent. Ainsi, en matière de compétences, il est difficile de se prononcer pour le moment. C'est un élément «subjectif» en amont car il n'est mesurable qu'à l'aune des résultats obtenus et du taux de réalisation des objectifs. Or, à ce jour, ce gouvernement n'a pas encore annoncé les objectifs et les priorités sur lesquels El Otmani et ses ministres seront évalués et jugés. Se prononcer d'emblée sur la compétence d'un des ministres fraîchement nommés est un risque à ne pas prendre. Il faut leur donner le temps de faire leurs preuves. Or justement, ce cabinet n'a pas le temps de définir les orientations prioritaires et de mettre en place les process permettant d'atteindre les objectifs. Concrètement, nos nouveaux ministres n'ont que dix-huit mois pour tout faire. S'imprégner des spécificités du département, relever les priorités, définir les angles d'attaque et se fixer des objectifs à atteindre. Ce serait trop demander en si peu de temps. Une telle configuration requiert un minimum de continuité. Par exemple, on comprend mal comment on redéploie un ministre qui avait entamé une sérieuse réforme, parmi les rares en cours de réalisation : celle de l'administration et la fonction publique. Maintenant, est-ce que ce remaniement a répondu à l'impératif de rajeunissement des élites ? La moyenne d'âge des six nouveaux ministres est de 45 ans pour une moyenne globale du cabinet El Otmani de 58 ans, ce qui n'est pas une prouesse. En tout cas, il reste à leur souhaiter plein succès dans leur mission puisqu'il y va de celui du gouvernement et donc du pays, sachant que les défis sont très lourds. En attendant, soyons attentifs à la composition de la commission du nouveau modèle de développement et surtout aux synergies à mettre en place avec le cabinet El Otmani.