Un discours royal est toujours une occasion de décrypter les orientations stratégiques du pays. Celui de vendredi n'a guère dérogé à cette règle. Le souverain était on ne peut plus clair sur certains aspects de bonne gouvernance, de financement de l'économie mais surtout de responsabilité. Ainsi, s'il y avait un seul message à retenir, ce serait sans aucun doute celui qu'aucune dérobade n'est possible dans le cadre d'une stricte application du principe de reddition des comptes. Cela intervient au moment où les rapports de la Cour des comptes ont généré un débat houleux, sur les réseaux sociaux et les colonnes de la presse, ayant trait au sort à réserver aux reports de Jettou, allusion faite à l'impunité. Cette directive claire, nette et précise devra être la devise de tous les magistrats du royaume afin de traiter avec audace et rigueur les cas de fraude, de malversation et de dilapidation des deniers publics. Premier défi devant la justice: aller jusqu'au bout dans dans le traitement d'un procès à forte coloration politique puisqu'il concerne deux personnalités régionales et non des moindres. L'opinion publique a vocation à voir des têtes tomber. Ce n'est pas un appel à la vindicte populaire, loin de là. Il faut juste prouver à cette opinion publique, avec des actes concrets, que la loi est véritablement au-dessus de tous et qu'il n'y a point d'impunité. C'est la meilleure façon de reconquérir la confiance du citoyen, laquelle confiance a disparu depuis des années, chose qui s'est accompagnée par un discrédit des institutions. Le discours a aussi évoqué le renforcement du contrôle et d'inspection, l'objectif étant la moralisation de la gestion publique en parfaite harmonie avec le principe de reddition des comptes. La Cour des comptes, le HCP, le Conseil de la concurrence le CESE doivent, entre autres, appuyer sur le champignon. Ils ont l'appui suprême; à charge pour la justice de les suivre au pas.