L'Afrique n'est pas qu'un continent de guerres civiles, de pauvreté et de drames humains. C'est aussi un continent faisant montre d'ingéniosité et de grandes valeurs. Abiy Ahmed vient rappeler cette réalité au monde entier. En effet, le Premier ministre éthiopien a su, en moins de deux années au pouvoir, faire pencher la balance du côté de la paix dans un conflit vieux d'un quart de siècle entre son pays et l'Erythrée, ce qui lui a valu le prestigieux prix Nobel. Voici un homme doué d'une implacable fermeté et d'une volonté de fer, qui aspire à mettre son pays sur les rails du développement. Il a compris qu'il ne pourrait parvenir à cet objectif sans mettre fin à un conflit armé à ses frontières. Il préfère investir dans la construction de son pays plutôt que dans un conflit qui ne fait que le bonheur des négociants d'armes. Abiy Ahmed nous rappelle les grands de notre continent, Patrice Lumumba, Nelson Mandela, Kofi Annan, Mo Ibrahim...ceux qui ont laissé une empreinte indélébile sur le parchemin de l'histoire africaine. D'autres viendront sûrement compléter cette œuvre qui ne s'achèvera jamais car l'Afrique est une terre qui enfante des génies. D'ailleurs, notre continent présente aujourd'hui un modèle qui mérite d'être analysé afin de cerner ses facteurs de succès en matière de développement humain et d'essor économique, à l'instar du Rwanda mené par l'exceptionnel Paul Kagame. Il s'agit donc d'un continent où les facteurs de succès existent bel et bien et où la volonté des gouvernants d'essor et de développement pèse lourd. S'agissant d'Abiy Ahmed, c'est un fin politicien arrivé au pouvoir il y a à peine 17 mois mais qui compte y rester au moins une dizaine d'années (deux mandats) pour mettre à exécution ses plans de développement. Rendez-vous est donc pris pour 2023 puis en 2028 pour apprécier la puissance de l'Ethiopie sur le continent et au-delà. En attendant, nous, Africains, sommes fiers de son prix Nobel.