Nous nous sommes réveillés hier sur une bonne nouvelle: l'amélioration du rating du Maroc concernant le climat des affaires. Mais cela nous plonge dans un océan de paradoxes que l'on vit au quotidien. Car voilà une distinction confirmée par une institution de la Banque mondiale que l'on ne pourrait mettre en doute et qui contraste totalement avec un sentiment dans les milieux des affaires quant à l'environnement global du business. D'ailleurs, la majorité des études publiées récemment évoquent un moral en berne. Où est la réalité? Il ne faut certes pas cracher dans la soupe en balayant d'un revers de la main les efforts déployés dans plusieurs segments de l'acte d'investir. Des compartiments qui feraient partie du contingent général d'appréciation arrêté par le Doing Business. Mais sur le terrain, il n'y a pas que la création d'entreprises, l'obtention des autorisations et la digitalisation de certains services. L'investissement crée, certes, des postes d'emplois et de la richesse, mais en face se trouve un mur d'inégalité des chances dans l'obtention des marchés et au centre le dilemme du recouvrement avec son lot de népotisme et de corruption. Le climat des affaires, c'est de recourir à la justice avec la garantie de son indépendance et son équité, et de se faire payer quand le jugement est favorable à l'investisseur. C'est pourquoi il faudrait prendre ce classement Doing Business avec des pincettes, sans jubiler, tout en allant dans le sens de la moralisation des affaires, leur assainissement, et en faire l'affaire de tous. Or, à ce jour, il n'y a que l'entrepreneur, celui qui fréquente au quotidien l'administration, qui est capable de témoigner du rating réel de l'environnement des affaires. Lui au moins ne pourrait recourir au maquillage pour s'embellir afin de plaire aux banquiers internationaux. Son banquier à le connaît suffisamment bien, et c'est d'ailleurs lui qui fait office de trésorier en attendant des jours meilleurs !