Saad Hariri a présenté mardi après-midi la démission de son gouvernement formé en janvier dernier, au 13e jour d'une révolte populaire sans précédent dirigée contre l'ensemble de la classe politique. Le président libanais Michel Aoun a donné au Premier ministre démissionnaire Saad Hariri la responsabilité d'expédier les affaires courantes du pays jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement, selon un communiqué du palais présidentiel. Dans un bref communiqué, M. Aoun a accepté cette démission, assurant qu'il avait "demandé au gouvernement de poursuivre la gestion des affaires courantes jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement", conformément à la Constitution libanaise. L'ancien ministre Saad Hariri avait expliqué avoir voulu répondre "à la volonté de nombreux Libanais qui sont descendus dans la rue pour réclamer le changement" et appelé "tous les Libanais (...) à protéger la paix civile". Sa démission n'était souhaitée ni par M. Aoun ni par son allié le Hezbollah, seul parti encore armé au Liban, dont le leader Hassan Nasrallah a mis en garde contre le risque de "chaos". L'annonce du départ de M. Hariri a apaisé les tensions, des barrages installés par les manifestations ont été levés. Selon la presse nationale, S. Hariri pourrait tenter de monter une nouvelle équipe, formée en majorité de technocrates reconnus pour leur compétence. Saad Hariri a été à la tête de trois gouvernements depuis 2009. Bien qu'il a perdu du terrain lors des élections législatives de 2018, il avait été désigné Premier ministre, en tant qu'homme politique le plus représentatif de la communauté sunnite. Conformément au système confessionnel qui régit la vie politique au Liban, le poste de Premier ministre revient à un membre de la communauté sunnite.