Les images ont fait le tour de la toile. Elles choquent et créent l'indignation, mais témoignent aussi d'une réalité amère et d'un malaise social qui nous interpellent tous, sans exception. Il y a quelques semaines, j'écrivais dans cet espace même qu'on avait l'impression que la famille marocaine avait démissionné de son rôle d'éducateur de sa progéniture, enfants et adolescents semblant plus que jamais abandonnés. Ce qui s'est passé devant un collège de Béni Mellal, où de jeunes adolescentes de 13-14 ans consommaient des drogues fabriquées avec une matière chimique toxique, est pour le moins bouleversant. Des fillettes censées être en classe font l'école buissonnière sans que personne ne réagisse. D'après l'enquête policière, l'on apprend que la direction du collège se contentait d'inscrire les absentes sur le registre réservé à cet effet sans pour autant en informer les parents. À la maison, des parents qui ne se rendent pas compte que leur fille de 13 ans est rentrée à la maison dans un état second portent préjudice à toute la société car ces enfants sont les jeunes de demain, ceux supposés porter le pays et assurer son avenir. Or, devant un tableau aussi dramatique, on devrait s'inquiéter et donner de l'importance et la priorité à ces signaux qui ne trompent pas. La DGSN a bien fait de réagir avec efficacité en localisant les personnes et le lieu concernés. Ainsi, les «commerçants de la mort», qui guettent nos enfants devant les établissements scolaires, doivent être mis sous les verrous. Les parents doivent être responsabilisés et, le cas échéant, poursuivis. L'Etat n'est pas en reste: il endosse la plus grande part de responsabilité en matière de système éducatif, de lutte anti-délinquance et de protection des jeunes. C'est tout un écosystème qui repose sur des valeurs aujourd'hui abandonnées au profit d'un monde de plus en plus matérialiste et sans scrupule.