Chedid Re, le courtier en réassurances, leader en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, a nommé Lazhar Charfeddine directeur général de ses bureaux au Maroc. Ce dernier explique sa feuille de route et sa vision sur le marché marocain. Fin octobre, vous avez été nommé directeur général de Chedid Re au Maroc. Quels sont les axes de votre feuille de route pour le marché marocain ? Chedid Re a choisi de s'établir au Maroc afin de renforcer sa présence en Afrique du Nord mais aussi pour explorer toutes les possibilités en Afrique de l'Ouest, continuer d'améliorer la diversification de notre portefeuille et servir un plus grand nombre de professionnels dans la région. Les axes de notre feuille de route s'articulent à cet effet autour de cinq axes : un engagement plus fort envers nos clients avec une proximité renforcée, un meilleur équilibre entre leurs attentes et nos objectifs, un engagement de qualité quel que soit le profil, une transparence absolue et un investissement renforcé dans la technologie pour minimiser nos coûts et ceux de nos clients. Qu'est-ce qui a motivé votre choix pour le Maroc? Le choix du Maroc s'explique en raison des avantages et opportunités qu'offre le pays aux investisseurs. Je pense à la qualité des ressources humaines locales, aux infrastructures qui respectent des standards internationaux, à la stabilité politique, au dynamisme économique, à un cadre juridique et législatif adapté et à la présence du centre financier de Casablanca, qui fait de la métropole un hub dans le domaine de l'assurance. Comment jugez-vous le marché de l'assurance et de la réassurance au Maroc et en Afrique du Nord ? À la seconde place après l'Afrique du Sud en termes de chiffre d'affaires, le marché national de l'assurance présente de belles opportunités, une solide croissance et un réel potentiel. Comme les autres marchés d'assurance de la région, le taux de pénétration y est en effet encore très faible comparé à celui des marchés européens ou asiatiques. La composition du chiffre d'affaires avec une assurance-vie encore embryonnaire et des produits peu développés, comme la RC professionnelle et le D&O, offrent aussi des perspectives intéressantes. Nous pouvons citer également l'existence de produits de type Takaful qui devraient générer davantage de primes à l'avenir. Quels sont les obstacles à dépasser pour un meilleur développement du secteur ? Je mentionnerai en premier lieu la nécessité d'une plus grande sensibilisation du public aux bénéfices de l'assurance et la nécessité de concevoir des produits adaptés aux budgets de chaque classe sociale. Les craintes liées à la technologie doivent aussi être dépassées. Celle-ci ne peut qu'engendrer de meilleures performances. Comment comptez-vous développer votre activité en Afrique du Nord et de l'Ouest ? En Afrique du Nord, nous comptons développer notre portefeuille à travers la vente croisée avec nos clients en portefeuille mais aussi en positionnant Chedid Re comme un courtier en réassurance à valeur ajoutée, en particulier à travers l'identification de produits niches. L'Afrique de l'Ouest est quant a elle un marché où notre présence est encore limitée. Nous comptons donc y développer notre portefeuille en collaboration avec des réassureurs et en profitant de notre succès en Afrique du Nord. Allez-vous proposer de l'assurance participative sur le marché national ? Les banques participatives ont connu un grand succès depuis leur lancement en 2017. L'introduction de l'assurance Takaful aura ainsi, j'en suis sûr, un impact très positif. Chedid Re a une grande expérience dans ce domaine et sera en mesure d'assister toutes les entreprises qui veulent bénéficier de ce type de produit. Comment s'adapte Chedid Re à la digitalisation, qui touche tous les secteurs, au Maroc et dans la région. Quelle est votre stratégie en la matière ? Le digital doit être le moteur de nos activités et le groupe a déjà mis au point une stratégie globale en ce sens. Nous avons commencé par une évaluation précise des attentes de nos clients et nous investissons partout où la technologie est en mesure d'apporter des améliorations. Quel est selon vous l'intérêt de la technologie dans le secteur de l'assurance ? Son utilisation permet une meilleure gestion des sinistres, une meilleure maîtrise de la fraude, une tarification plus scientifique grâce à des critères mesurables ainsi qu'une meilleure protection contre les risques catastrophiques. Je pense aussi à la réduction des coûts. On peut citer par exemple les systèmes télématiques. Quelles sont les actions entreprises par le courtier en réassurance pour la promotion du secteur au Maroc ? Le courtier en réassurance doit épouser le rôle de consultant. Il aide dans le choix du meilleur programme de réassurance en termes de profitabilité pour le client mais aussi en termes d'avantages concurrentiels. Il peut aussi aider le client à mettre en place un produit nouveau ou à actualiser ses informations sur le marché. Chedid Re se veut dans ce cadre un véritable pont entre la réassurance et nos clients. Un pont dont les piliers sont la transparence, l'éthique et la confiance.