La monétique gagne du terrain. Comme nous vous le rapportions en ce début de semaine, les dernières statistiques du Centre monétique interbancaire (CMI) font état d'une progression de 18 % des montants des transactions effectuées par cartes bancaires. C'est dire qu'aujourd'hui les Marocains se mettent, peut-être lentement mais sûrement, aux outils de paiement bancaires. De quoi ravir ceux qui prônent l'amélioration du taux de bancarisation du pays avec un taux de 60% comme première cible sur les prochaines années. En effet, selon des professionnels, la monétique pourrait jouer un rôle important dans la stimulation du taux de bancarisation au Maroc. D'ailleurs, depuis 2006 déjà, des cartes prépayées ont vu le jour avec l'objectif premier d'attirer dans le circuit bancaire les flux monétaires des non bancarisés, sans pour autant les obliger à disposer de comptes bancaires. L'initiative, lancée à l'époque par le Crédit du Maroc, s'est vite répandue dans le paysage bancaire et plusieurs banques disposent aujourd'hui d'offres de cartes prépayées. Cependant, pour beaucoup, l'objectif n'est pas totalement atteint. Aujourd'hui, les statistiques concernant le nombre de cartes prépayées commercialisées aux clients non bancarisés ne sont toujours pas disponibles. De ce fait, il est difficile de mesurer réellement l'impact qu'à eu le lancement des cartes prépayées sur l'évolution du taux de bancarisation. Cependant, une premiére tendance se dégage auprès des professionnels. «Certes, la commercialisation des cartes prépayées atteint des niveaux satisfaisants, mais aujourd'hui ce sont surtout les bancarisés qui les utilisent comme un moyen de gestion de leurs dépenses», constate un banquier de la place. Ceci étant, le prépayé reste un instrument de bancarisation dont le potentiel futur est indéniable, au vu de la facilité des procédures qui vont avec. Aujourd'hui, hormis les cartes prépayées destinées aux particuliers, les banques disposent également d'offres destinées aux entreprises, qui avaient l'habitude de verser les salaires de leurs employés en cash. C'est notamment le cas des usines et des chantiers de construction, où les employeurs peuvent désormais proposer à leurs salariés des cartes rechargeables. Mais là où la monétique joue d'ores et déjà un rôle certain dans l'amélioration du taux de bancarisation, c'est au niveau des caisses de retraite. En effet, depuis que la CNSS a lancé en partenariat avec Barid Al Maghrib une carte de retrait pour ces assurés, la tendance s'est vite répandue auprès des autres caisses de retraite. En contrepartie de frais symboliques, les retraités de la CMR et de la CIMR peuvent désormais opter pour la carte bancaire comme moyen de recevoir leurs prestations. Une démarche à même de bancariser les populations âgées, pour la plupart frileuses vis à vis des services bancaires traditionnels. Encore faut-il aujourd'hui que ces offres soient suffisamment mises en valeur. En effet, si le lancement de ces initiatives est salutaire, un effort de communication est néanmoins nécessaire, afin que les retraités adhérent à ce principe. La chose n'est pas vraiment d'actualité chez ces organismes, malgré tout le potentiel que recèlent ces instruments monétiques.