Liberté d'expression. Un fantasme, une chimère, ou une cause perdue ? pas si sûr. En tout cas, elle a ô combien été brandie et clamée. Des personnes, voire même des peuples, en ont fait un credo et ont combattu pour arracher ce droit. Des vies ont même trépassé pour la défendre. Aujourd'hui, ce droit, cette lutte sont revisités et analysés dans le monde. Car la scène politique n'est pas le seul terrain de la liberté d'expression, et de la liberté tout court. Servir une cause humaine La journée mondiale des droits de l'homme, plusieurs artistes du monde la vivront à leur façon, convaincus que la création peut elle aussi servir une noble cause. Ainsi, une exposition organisée le même jour dans plus de 20 pays des 5 continents se fera le relai artistique de cette quête de liberté. Au Maroc, l'Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV) se joint aux créateurs du monde pour commémorer le 61e anniversaire de la déclaration des droits de l'homme. L'exposition qui y sera d'ailleurs inaugurée ce soir, pour durer jusqu'au 13 décembre, sera l'occasion de crier haut et fort que «le crayon est plus puissant que l'épée...», comme le veut le thème de l'exposition de l'événement. Organisée en collaboration avec le collectif d'artistes «Poster4Tomorrow/Designers Working 4 Freedom of Expression», qui a lui-même reçu le double patronage du Conseil de l'Europe et de la CNF pour l'UNESCO pour cette 1ère édition, cette exposition est ouverte au public. Vues du monde 100 affiches et 100 formes de dénonciation, d'appel, de revendication, juste pour que la liberté d'expression ne s'éteigne pas, ne s'ôte pas... et qu'on n'en abuse pas, aussi. Ces 100 affiches ont été sélectionnées dans le monde par un jury prestigieux dans le cadre d'un concours mondial qui aura rassemblé 1.834 œuvres venant de 67 pays. Reza Abedini, Tommaso Minnetti, Pierre Bernard, Woody Pirtle, Alain Le Quernec, Marjane Satrapi, Malte Martin et Pasquale Volpe. Ainsi, les affiches en question viendront se faire l'écho d'un lourd débat social. Elles seront exposées à Milan, La Paz, Séville, Vienne, Amsterdam, Ankara, Beyrouth, Belgrade, Berlin, Bruxelles, Buenos Aires, Chungnam, Derry, Lima, Los Angeles, Marrakech, Montréal, Quito, Stockholm, Varsovie... In fine, celles-ci seront assemblées et publiées dans un catalogue de 96 pages avec les commentaires des membres du jury et de plusieurs figures de la lutte pour les droits de l'homme, notamment Jean-François Julliard, Secrétaire général de Reporters sans frontières, ou Françoise Schein, architecte et fondatrice de l'Inscrire.