«La CDG a la conviction que le tourisme marocain est rentable sur le long terme». Les explications du patron de la Caisse de dépôt et de gestion, Anass Houir Alami, en disent long sur le nouveau partenariat, que l'institution vient de conclure avec le Club Med et la société Orascom. Un nouveau Club Med s'apprête à voir le jour dans la vallée de «Oued Chbika», située dans le sud du royaume. En marge de ce dernier, un deuxième accord de gestion a également été paraphé avec la société Club Med, lundi à Rabat. «Club Med Chbika sera le premier village Club Med 4 tridents, avec un espace luxe 5 tridents sur la côte atlantique», explique à ce titre le PDG du groupe, Henri Giscard d'Estaing. Plus concrètement, le projet s'inscrit dans le développement de la statégie haut de gamme du Club Med, qui vise à attirer des milliers de familles tout au long de l'année, offrant «une gamme complète d'activités sportives, de bien-être et des espaces réservés aux enfants», pour un investissement du promotteur touristique français de près de 480 MMDH. Dans le détail, le village, financé à 50% par le partenariat tripartite et à 50% par des participations bancaires, comprendra 350 chambres opérationnelles dès le 3e trimestre 2015. Du point de vue état d'avancement, les études architecturales sont en cours de lancement pour un début des travaux fixé à juin 2013. Situé à 400km au sud d'agadir, dans la province de tan tan, ce nouveau Club Med présente bien des enjeux... économiques. Vision 2020 à l'horizon La présence du ministre du Tourisme, Lahcen Haddad à la cérémonie de signatures témoigne du soutien incontestable de l'Etat. Et pour cause, le projet pourrait bien avoir des retombées notables sur un secteur en berne depuis un certain temps. «Ce projet est structurant dans le sens où toute une médina naîtra dans le désert, ce qui suppose des milliers d'emplois créés, une dynamique économique stimulée et un terrain d'investissement pour les PME initié», se réjouit le ministre de tutelle. Pour le pays ces enjeux sont majeurs, la problématique de l'emploi et le manque de soutien aux PME n'ont eu de cesse d'être soulevés (www.lesechos.ma).Il est vrai également que toutes ces considérations prises en compte laissent entendre de prime abord une stratégie minutieusement ficelée. Plus encore, le projet pourrait contribuer activement au développement du tourisme balnéaire attirant par là un flux important de touristes étrangers à la recherche de soleil tout au long de l'année. Pour ce faire, les compagnies aériennes pourraient bien elles aussi être mises à contribution. «Nous devons présenter une quantité de lits assez importante pour intéresser les opérateurs aériens», explique Samih Sawiris, président d'Orascom Développement. En attendant, le charter sera vraisemblablement le 1e mode de transport utilisé pour desservir la destination avant de «développer un partenariat avec les îles canaries», annonce Lahcen Haddad. Le gouvernement serait alors en cours d'élaboration d'une stratégie marketting en vue de gagner l'intérêt et la confiance d'un maximum de compagnies aériennes. En somme, ce projet semble mobiliser toutes les énergies et un intérêt certain du Club Med, qui y voit un véritable relais de croissance en temps de crise.