L'ouverture de la dixième édition du Festival méditerranéen de Tanger n'a pas été sans rendre hommage à celui que l'on peut considérer comme l'initiateur de cette manifestation, désormais cruciale pour la production cinématographique du Maroc comme de la région. Il s'agit de l'ancien ministre de la Culture et de la communication, l'écrivain - poète Mohamed Achaari. Lors de la cérémonie, le directeur général du CCM, Nour-Eddine Saïl, a rendu hommage à l'ancien ministre qui a eu l'idée de créer le Festival en 2002, et ce, en lui remettant un trophée. Et si la première édition du festival s'est tenue du 14 au 18 juin 2002 à l'initiative de Mohammed Achaari, l'idée n'a pas été reprise l'année suivante. C'est en 2004 que le CCM relança le Festival du court-métrage méditerranéen, dans le cadre d'«une politique volontariste de la production de films et une stratégie d'aide à l'organisation des festivals et des rencontres cinématographiques», explique le directeur général du CCM. Néanmoins, la relance et la ritualisation de cette manifestation contribuent clairement à faire de la ville du Détroit un carrefour à part entière de la création cinématographique. Ainsi, quelque 52 films sont en compétition pour le Grand Prix de la 10e édition qui s'est ouverte avec la projection de «Si Moh, pas de chance» de Moumen Smihi. Ce court métrage de 17 minutes, réalisé en 1970, est l'histoire d'un Maghrébin à la recherche de travail dans la capitale française. Il erre, se perd et passe sa première nuit sur les marches d'une bouche de métro. Dans un bref discours livré avant la projection de son film, le réalisateur Moumen Smihi, a invité ses jeunes confrères à s'habituer à «l'idée d'un travail de très long court», relevant que pour les Méditerranéens, «de l'Egypte à la Grèce, le temps se compte en millénaires». En effet, les candidatures reflètent une telle diversité dans le temps de la production méditerranéenne : les 52 films en compétition pour cette édition du Festival viennent de 21 pays dont le Monténégro, lequel participe pour la première fois à la manifestation. Sur la liste, il y a «Silent» (Silence) du Turc L. Rezan Yesilbas, Palme d'or du court-métrage à Cannes, en mai dernier. Yesilbas était déjà présent en 2009 avec son film «The Judgement» (Le jugement). La Marocaine Maryam Touzani, elle, est présente avec son court métrage «Quand ils dorment», œuvre récompensée du Prix du jury au Festival de cinéma de Huesca (Espagne) au mois de juin dernier. Le jury est présidé par le cinéaste marocain Lahcen Zinoun. Il a comme membres, la cinéaste ivoirienne Isabelle Boni-Claverie, la présidente de la fondation du Festival du cinéma de Huesca (Espagne), Montserrat Valls Guiu, la journaliste sénégalaise Oumy Ndour, la cinéaste algérienne Safinez Bousbia, le journaliste et écrivain marocain Omar Salim et le critique de cinéma marocain Ali Hajji. Ces derniers décerneront un Grand Prix du Festival, un Prix spécial du jury, un Prix de la réalisation et un Prix du scénario. En 2009, le Grand Prix du Festival de la 9e édition a été remporté par le Turc I. Serhat Karaaslan, pour son film «Bicyclette». Le programme de la 10e édition propose un panorama de court-métrages marocains, pour lequel 39 œuvres seront projetées au Cinéma Roxy. Il est également prévu, au titre des activités parallèles, une leçon de cinéma donnée par Danièle Suissa et Hassan Legzouli sur «le scénario par où commencer ?».