Déclarée personne non gratta au Maroc il y a quelques mois, l'émissaire de l'ONU pour le Sahara, Christopher Ross revient au pays. Ce retour fait suite à de nombreuses discussions diplomatiques entre le Maroc et L'ONU. Des discussions durant lesquelles le pays a manifesté son «mécontentement» quant à «la partialité déconcertante» avec laquelle Christopher Ross abordait le dossier du Sahara. L'affaire «Christopher Ross» avait suscité de vifs débats entre les parties concernées en mai dernier et le Maroc l'avait désavoué suite à sa publication d'un rapport éminemment polémique. Toutefois, face à la pression opérée par Ban Ki-Moon pour le maintenir à son poste, le Maroc a accepté d'accueillir à nouveau le représentant de l'ONU pour discuter de ce dossier plus que sensible. Pour rappel, Christopher Ross avait remplacé Peter Van Walsum, qui avait à l'époque affirmé que le plan d'autonomie au sahara était la seule issue réaliste... Van Walsum avait démissionné suite à la remise en cause de sa mission par le polisario et par le gouvernement algérien. L'ONU avait annoncé, il y a une semaine, que Christopher Ross allait se rendre «en Afrique du nord et en Europe du 27 octobre au 15 novembre». Cela étant, en dépit des tensions (suite à cette affaire et à la réaction du Front Polisario qui a mobilisé ses différents acteurs en envoyant ses messages propagandistes aux différents pays en Europe à la veille de l'arrivée de Ross au Royaume), le Maroc reste concentré sur son plan d'autonomie et compte poursuivre les efforts engagés suite à la mise en application de la Constitution de 2011 ainsi que les perspectives ouvertes par le plan d'autonomie et la régionalisation avancée. À ce titre, il faut rappeler que les négociations n'ont toujours pas porté leurs fruits après 9 rounds. Les pourparlers butent toujours sur l'absence de propositions réalistes de la part des séparatistes. Même si aucune date n'a été encore décidée pour la relance des pourparlers, la visite de Ross pourrait être le déclic souhaité pour ces négociations. Le sommet des pays de l'UMA attendu début 2013 pourrait également constituer une alternative pour essayer de débloquer la situation. Le sommet des 5 pays maghrébins aura à son ordre du jour la question de l'intégration maghrébine. Un chantier qui ne pourra en aucun cas être entamé sans le règlement définitif de la question du Sahara.