La polémique enfle depuis un moment autour de la tarification de l'électricité. Y aura-t-il, prochainement, une augmentation des prix au compteur ? La question mérite d'être posée, surtout depuis les événements de Marrakech. On rappelle aussi que depuis quelques jours, l'opposition accuse le gouvernement de préparer en catimini la mauvaise nouvelle de la revalorisation de la tarification de l'électricité, sapant par là même le pouvoir d'achat des citoyens. Le ministre de l'Energie, Fouad Douiri a riposté, niant en bloc ces allégations. Mohamed Najib Boulif, ministre des Affaires générales et de la gouvernance, est venu à sa rescousse, s'étalant sur les détails de la problématique et levant toute ambiguité. C'était de bonne guerre. Selon Boulif, pour chaque kilowatt consommé, l'Etat et l'ONEE supportent 38,40% du prix réel et cette situation dure depuis plus de dix ans, plombant la Caisse de compensation et le déficit de l'Office. Le ministre confirme qu'une réforme serait en gestation, mais ne concernerait nullement la première tranche, dite sociale, qui consomme moins de 120 kW/h, sachant que c'est le cas de deux tiers des foyers marocains. En outre, pour le tiers restant, il ne s'agirait pas de la consommation domestique. Si ces propos venaient a être confirmés, la revalorisation longtemps pointée du doigt par l'opposition ne toucherait qu'une cible réduite et serait une tempête dans un verre d'eau. Pour commencer, la majorité des foyers marocains ne seraient pas appelés à mettre la main à la poche. Ensuite, en termes de politique gouvernementale, ce n'est sûrement pas grâce à ces mesurettes que l'ONEE serait au bout de ses peines. Il s'agit en tout cas d'un sujet qui ne supporte ni exploitation politicienne ni populisme destructeur. Il y va, en effet, de la stabilité et de la sécurité du pays.