La photographie du mois d'avril ne dépeint pas un marché vacillant, mais plutôt un écosystème sous tension constante. La correction subie par le MASI aurait pu passer pour un simple épisode de volatilité, déclenché par une énième secousse exogène. Mais selon les brokers, c'est bien un flash-crash planétaire révélateur d'une fragilité plus structurelle que conjoncturelle qui s'est produit. Cet incident souligne à quel point nos marchés restent sensibles aux humeurs d'un monde fragmenté et instable. À Casablanca, la bourse maintient son cap, mais au prix de soubresauts de plus en plus fréquents. Les fondamentaux techniques ne suffisent plus à offrir une lecture fiable du marché. Un simple effet domino venu de l'international a suffi à provoquer une correction brutale, suivie d'un rebond partiel. Sur l'année, l'indice phare de la place demeure bien orienté mais à condition que les vents extérieurs restent favorables. Désormais, même la performance s'inscrit dans une logique relative, suspendue à des facteurs exogènes souvent incontrôlables. Une incertitude que tempère quelque peu la détente progressive des taux souverains. Celle-ci traduit une gestion publique plus fine avec un recours mesuré à l'endettement extérieur, une programmation fiscale plus lisible et une stratégie budgétaire mieux balisée. Mais la stabilité des taux, elle aussi, reste fragile. Elle dépend d'une équation complexe, et la prudence s'impose. Dans ce contexte, les investisseurs s'adaptent. Ils privilégient les valeurs les plus solides, les plus défensives, et évitent les zones à risques réglementaires ou opérationnels. Ce recentrage traduit une recomposition en profondeur des comportements. Une quête de refuge dans un monde devenu fondamentalement imprévisible. Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ECO
