L'inflation dans la zone euro marque un nouveau recul en octobre, ramenée à 2,1% sur un an, selon les premières estimations publiées. Une évolution en phase avec l'objectif à moyen terme de la Banque centrale européenne (BCE) mais qui, selon sa présidente, reste entourée d'un «environnement commercial mondial toujours volatil ». L'inflation dans la zone euro a légèrement diminué en octobre, à 2,1% sur un an, contre 2,2% en septembre, selon une estimation flash de Eurostat publiée vendredi. Cette progression modérée correspond aux attentes des économistes. Cependant, l'inflation sous‐jacente — qui exclut l'énergie et les produits alimentaires — est restée stable à 2,4% sur un an, soulignant que les pressions de fond sur les prix persistent. Depuis un pic de 10,6% atteint en octobre 2022, dans le sillage du choc énergétique provoqué par la guerre en Ukraine, le taux d'inflation a fortement reculé. Il avait déjà atteint 2% en juin dernier, un niveau souvent cité comme l'objectif intermédiaire de la BCE. Lors de sa réunion de politique monétaire jeudi, la BCE a maintenu son principal taux directeur à 2%, jugeant que le cadre actuel reste adapté «jusqu'à ce que les conditions changent ». Sa présidente, Christine Lagarde, a toutefois mis en garde : « Les perspectives de l'inflation restent très incertaines à moyen terme en raison de l'environnement commercial mondial ». La politique de la BCE s'inscrit dans une phase de vigilance : même si l'inflation semble plus maîtrisée, la guerre en Ukraine, la volatilité des matières premières et les perturbations de la chaîne d'approvisionnement restent des facteurs de risque. Vers une reprise prudente de l'action ? Le ralentissement de l'inflation constitue une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des ménages et pourrait libérer la voie à des politiques monétaires plus accommodantes ou à un soutien ciblé à la croissance. Toutefois, la stabilité de l'inflation sous‐jacente à 2,4% montre que la pression reste présente dans les services et les biens de consommation. Par conséquent, la BCE se trouve à un carrefour : maintenir la stabilité des prix tout en stimulant une économie encore fragile. Les marchés surveilleront de près les prochains indicateurs de croissance et d'emploi avant d'anticiper un éventuel allègement monétaire.