Oxfam Maroc lance une étude nationale pour revisiter en profondeur les mécanismes de régulation des médias publics. En ligne de mire : réformer les politiques existantes, outiller les acteurs et promouvoir une représentation plus égalitaire des femmes dans l'audiovisuel. Les représentations médiatiques jouent un rôle de plus en plus décisif dans la construction des normes sociales. C'est dans ce cadre qu'Oxfam Maroc engage un processus d'analyse pour réformer en profondeur l'image de la femme véhiculée par les chaînes de télévision publiques. Avec l'appui de l'Union européenne et en partenariat avec l'Association Tahadi pour l'égalité et la citoyenneté (ATEC), l'organisation lance une étude centrée sur l'évaluation des politiques et outils de régulation existants au Maroc en matière de genre et médias. Ce projet, intitulé «Pour des chaînes télévisées publiques libres de stéréotypes sexistes», s'inscrit dans le cadre du programme «Genre et Médias» d'Oxfam. L'initiative vise à déconstruire les représentations sexistes dans les contenus, les pratiques et les structures médiatiques, dans le but de réduire les violences faites aux femmes et aux filles (VFFF). Comme le souligne Oxfam dans ses documents internes, «les médias sont des cibles visibles du pouvoir», capables d'«influencer le débat public» et de «déconstruire les stéréotypes qui nourrissent les violences faites aux femmes et aux filles». L'étude commandée dans le cadre de ce projet analysera, notamment, la Charte nationale pour l'image de la femme dans les médias, adoptée en 2005, ainsi que les chartes internes des deux principales chaînes publiques marocaines, 2M et Al Oula. Elle portera également sur les mécanismes de régulation externes — comme ceux de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA), des ministères concernés et des chaînes elles-mêmes — et internes, à travers les procédures, contrats et partenariats avec des agences de publicité ou de production. Cette initiative prévoit également de tracer une cartographie des acteurs, des entretiens avec les parties prenantes, une analyse détaillée des textes de régulation existants et un benchmark international sur les bonnes pratiques en vigueur dans au moins trois pays. L'ensemble du processus aboutira à la formulation de recommandations concrètes, avec l'organisation d'un atelier interactif à Rabat impliquant vingt-cinq organisations de la société civile. Ce dernier moment constituera une phase cruciale de validation collective et participative de l'analyse produite. Le projet se fixe un objectif clair : contribuer à «la mise en place d'un cadre actualisé, inclusif et efficace de régulation et de promotion d'une représentation égalitaire des femmes dans les médias marocains». Pour ce faire, il adopte une approche multidimensionnelle qui articule plaidoyer politique, formation des professionnels du secteur médiatique, et renforcement des capacités des organisations féministes locales. Il entend ainsi doter ces dernières d'outils concrets pour influencer durablement les représentations médiatiques. Les livrables attendus incluent un rapport de diagnostic, un rapport d'analyse final avec benchmark et recommandations, une synthèse vulgarisée et interactive des résultats, ainsi que le rapport de l'atelier de validation. La mission devant être réalisée en 8 à 10 semaines, entre novembre 2025 et janvier 2026, Oxfam invite les consultants individuels ou cabinets spécialisés à soumettre leurs candidatures d'ici le 14 novembre 2025.