Les échos : Il semble que les chefs d'entreprises utilisent peu les outils de la sociologie pour la gestion de leur structure Abdelmajid Ibenrissoul : Seule une minorité d'entrepreneurs au Maroc croit que les ressources humaines sont un facteur de développement de l'entreprise. Le Maroc a connu l'introduction de la gestion des RH dans les entreprises structurées (dans les offices et quelques ministères, notamment celui de l'Equipement) avec l'introduction de la notion de performance. Or la plupart des entrepreneurs n'ont pas encore fait le lien entre la performance et la GRH. Pourtant la performance n'est pas unidimensionnelle. Ce n'est pas que le chiffre d'affaires ! Comment expliquez-vous que ces mêmes outils soient utilisés par ces mêmes chefs d'entreprise pour améliorer les ventes ? En externe, le marketing est effectivement beaucoup plus développé au Maroc, parce que les entreprises marocaines sont soumises à la concurrence entre elles et ont donc eu besoin beaucoup plus tôt de moderniser leur département commercial. La PME marocaine s'est offert, avec ses petits moyens, les services de bureaux d'étude marocains. Ce qui n'est pas le cas de certains gros groupes en situation de quasi-monopole. Des groupes qui disposent pourtant de départements RH modernes... En effet, la pratique moderne de la gestion RH a été importée par les grands groupes nationaux qui avaient les moyens financiers de payer des bureaux d'études internationaux pour importer des procédures de GRH sophistiquées. Mais la GRH retient de plus en plus l'attention des entreprises marocaines. On est ainsi passé de thèmes techniques, d'une gestion administrative des RH,à une RH plus axée sur tout ce qui touche à des aspects émotionnels et psychologiques (développement personnel, gestion des conflits, médiation).