C'est l'article qui soulève assez de controverses et sur lequel, bizarrement les partis politiques semblent manquer d'audace. Si dans leurs majorités, les formations politiques, les plus représentatives en tout cas, sont unanimes à proposer le maintien de la commanderie des croyants, c'est dans sa portée que subsistent des points de divergences. L'Istiqlal défend le maintien pur et simple de l'article 19, source constitutionnelle de tous les pouvoirs reconnus au souverain et dont le champ d'action est tellement vague et large que certains constitutionnalistes parlent de «Constitution dans la Constitution». Le PJD, lui, prône certes pour une monarchie parlementaire mais basée sur «la commanderie des croyants». Pour l'USFP, la qualité d'Amir Al moumine est reconnu au titre des prérogatives royales à qui doit incomber également la gestion du champ religieux. Une position proche de celle du PPS, avec le Roi comme Chef d'Etat et Amir Al Mouminine, exerçant les pouvoirs temporel et spirituel. Si cette unanimité autour du trône se légitime par des considérations historiques et spécifiquement marocaines, elle risque d'être le point d'achoppement des propositions exprimées par des partis politiques et les revendications exprimées par les jeunes. Et c'est sur ce point qu'est attendu la commission technique de réforme constitutionnelle. En tout cas, ses membres sont appelés à faire preuve d'ingéniosité pour imaginer une architecture institutionnelle qui permettra de lever toute appréhension par rapport à ce sujet.