Lalla Soumia El Ouazzani, Directrice Générale des Evènements Majeurs de l'Association du Trophée Hassan II de Golf, revient sur les moments forts de la 38e édition du Trophée Hassan II de Golf, sur les coulisses de son organisation et surtout sur son impact économique sur l'une des destinations touristiques les plus prisées du Royaume. Qu'apporte, selon vous, la délocalisation du Trophée Hassan II à Agadir ? La délocalisation de ces deux tournois dans la ville est venue suite à une convention signée entre l'ONMT et l'Association du Trophée Hassan II et elle vise à dynamiser la région d'Agadir et à la promouvoir en tant que destination golfique par excellence. Cette délocalisation aura, d'ailleurs, des retombées importantes pour la région. Il y a d'abord la grande visibilité internationale dont bénéficient les deux événements majeurs et qui profitent aussi pour la ville d'Agadir qui, pendant toute une semaine, fait l'objet d'une couverture médiatique sans précédent au niveau mondial : le Trophée Hassan II est retransmis sur une centaine de chaîne totalisant cette année 1.116 heures cumulées de transmission, dont 400 heures de direct à travers le monde, touchant environ 490 millions de foyers. La Coupe Lalla Meryem totalise, quant à elle, 420 heures cumulées de transmission. Grâce à la convention signée avec l'European Tour, le Trophée Hassan II bénéficie également d'une campagne médiatique internationale valorisée à 40 millions de dollars (statistiques de Repucom, ndlr) contre un investissement de près de 50 millions de dirhams pour les deux événements majeurs. Cette campagne, qui inclut également la presse écrite, touche plus d'une cinquantaine de pays dans les cinq continents. Quand les médias parlent du Royaume comme d'une destination golfique qui, en plus, organise des tournois de haut niveau comme le Trophée Hassan II et la Coupe Lalla Meryem, cela ne peut que rehausser l'image du Maroc. Cette délocalisation apporte-t-elle une plus-value aux secteurs d'activités de la région ? Effectivement, l'impact de cette délocalisation ne se limite pas uniquement à la visibilité, une telle promotion de la ville a également un impact économique. Un seul chiffre, d'ailleurs en pleine croissance, peut résumer cet impact actuellement : 1 milliard de dirhams de recettes touristiques drainés par le golf. Cela s'explique par le fait que les touristes golfeurs sont des touristes qui dépensent trois fois, voire quatre fois plus que les touristes classiques. Le golf contribue, également, de façon indirecte à l'essor économique en favorisant la création d'emplois autour de ce sport : les green keeper, les cadets, les jardiniers ou encore les métiers des BTP pendant la construction de nouvelles infrastructures golfiques. A titre d'exemple, pour l'édition 2011, ce sont près de 800 clés qui ont été réservées dans les hôtels officiels à Agadir, totalisant près de 7.000 nuitées pendant la semaine du Trophée, sachant que les joueurs et joueuses prennent en charge eux-mêmes leur hébergement. Au total, 9.150 badges ont été édités. En coulisses, l'organisation compte près de 2.500 personnes qui travaillent sur l'événement pendant toute la semaine. Et en amont, des centaines de personnes et de ressources ont veillé à la préparation de ce tournoi avec tout cela que cela engendre comme activités. Comment évaluez-vous les parcours retenus ? Cette année, trois parcours ont été retenus pour l'organisation de ces deux événements majeurs. Le Golf du Soleil, qui a abrité la Coupe Lalla Meryem, et le Golf du Palais Royal et le Golf de l'Océan qui ont abrité le Trophée Hassan II. Tous ces parcours ont été bien préparés pour accueillir ces deux événements majeurs. Une mention spéciale pour le Golf du Palais Royal, signé Trent Jones Senior, qui, du dire des professionnels et de l'European Tour et de l'European Tour Production, s'inscrit parmi l'un des dix meilleurs golfs dans le monde, ce qui rehausse considérablement le Trophée. Le Golf de l'Océan, le plus récent des golfs d'Agadir, inauguré il y a un peu plus d'un an, fait déjà son entrée dans la cour des grands. Ce golf magnifique a accueilli, en effet, au même titre que le Golf du Palais Royal, les deux premiers tours du Trophée Hassan II joués en formule alliance. Le non moins connu Golf du Soleil s'est métamorphosé pour accueillir, à l'occasion de la Coupe Lalla Meryem, les meilleures proettes européennes qui devaient maîtriser les étroits fairways et les greens surélevés de ce Golf du Soleil, le Ladies European Tour et la production TV UCom. Quelles sont les retombées pour le golf marocain et pour le Maroc globalement, depuis que le Trophée a été intégré dans l'European Tour ? C'est un excellent «prétexte» pour encourager les jeunes à jouer au golf. Il s'insère dans la continuité de la stratégie mise en place par le Maroc pour le développement de ce sport et pour sa démocratisation. Cette stratégie a fait l'objet d'une convention tripartite entre l'Association du Trophée Hassan II de Golf, présidée par Son Altesse Royale Le Prince Moulay Rachid, le ministère de la Jeunesse et des sports et la Fédération royale marocaine de golf. Cette convention comprend plusieurs actions, notamment la création des centres de formation pour les métiers de golf, la création d'écoles de golf pour les jeunes à l'instar de celles de Rabat, Marrakech, Agadir et Casablanca, avec un système sport- étude comme ce sera le cas à Bouznika. L'inscription aux écoles est gratuite et ouverte aux jeunes dont les parents ne sont pas membres de clubs. Parmi les objectifs de cette convention tripartite figure aussi le soutien de l'élite golfique professionnelle. D'ailleurs, la jeune proette marocaine Maha Haddioui, pour sa première participation dans un tournoi professionnel a terminé 25e. Dans un autre registre, il important de relever que toutes les personnes travaillant à l'Académie ont été mises en immersion en participant à l'organisation durant la semaine du Trophée. Pourriez-vous partager avec nous votre sentiment sur la participation marocaine ? Seuls deux pros marocains, Fayçal Serghini et Younes El Hassani, ont participé au Trophée Hassan II et une proette marocaine Maha Haddioui à la Coupe Lalla Meryem. Certes, le nombre de Marocains professionnels reste faible, car le niveau du jeu est très relevé et nos joueurs ne peuvent participer que sur invitation, n'étant pas membres de l'European TourT/Ladies European Tour. Qu'en est-il de la relève et des efforts de promotion du golf au Maroc ? La convention tripartite vise justement à booster le golf national avec pour objectif la participation de golfeurs marocains aux JO 2016.