Du 14 au 19 novembre, l'Institut national d'administration sanitaire (INAS) abrite le premier cours international francophone sur « la couverture universelle en santé ». Entretien avec Abderrahmane Maaroufi, directeur de l'INAS. Onze pays participent à la formation. A gauche, Jean Perrot le coordinateur des cours et Abderrahmane Maaroufi, directeur de l'INAS.. D'où est venue la nécessité d'organiser un cours international sur la couverture universelle en santé ? Cette formation, organisée du 14 au 19 novembre, est le premier cours international francophone de ce type. Le rapport de l'OMS de 2010 avait porté une grande attention aux questions liées à la couverture universelle et au financement des services de santé. Il s'agissait de savoir comment les pays doivent s'y prendre pour assurer un accès financier et physique équitable aux services de santé. D'où est venue la nécessité d'organiser un cours international sur la couverture universelle en santé ? Cette formation, organisée du 14 au 19 novembre, est le premier cours international francophone de ce type. Le rapport de l'OMS de 2010 avait porté une grande attention aux questions liées à la couverture universelle et au financement des services de santé. Il s'agissait de savoir comment les pays doivent s'y prendre pour assurer un accès financier et physique équitable aux services de santé. Le Maroc a été choisi par l'OMS pour abriter la rencontre. Est-il le mieux placé pour accueillir une rencontre sur ce sujet, lorsque l'on connaît les difficultés qu'il a en la matière ? Les efforts qu'a faits le Maroc au niveau des systèmes de santé en général ont commencé à porter leurs fruits. Et il est vrai qu'au niveau de l'Afrique, il est l'un des leaders dans ce domaine, ce qui explique certainement le choix de l'OMS quant au lieu de ces rencontres. Quel est le profil des participants ? Ce sont des cadres supérieurs qui travaillent dans les ministères de la Santé de 11 pays, à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Togo, la Tunisie, et bien entendu le Maroc. (participants de la CNOPS et de l'INAS également) C'est donc un profil de décideurs de haut niveau, car la problématique posée doit être impérativement placée à un niveau stratégique. Vous êtes à la tête d'un des organes de formation du ministère de la Santé. Quelle place occupe la coopération Sud-Sud au niveau de la formation dans le domaine de la santé ? Les pays du Sud possèdent des potentiels et des capacités à mettre en commun, mais également des similarités, qui nous poussent à débuter ensemble des chantiers de développement en général, et sur les thèmes de la santé en particulier. Nos défis sont communs, donc nos pays s'identifient les uns aux autres. On se comprend mieux ! L'échange ne se fait donc pas toujours entre Nord et Sud exclusivement, même si celle-ci ne doit pas être exclue. Ces deux types de collaborations se complètent finalement. Que va-t-il ressortir de cette semaine de formation ? Au cours de cette semaine, nous espérons qu'une dynamique sera créée autour de la problématique de la couverture universelle, et que celle-ci donnera lieu à des projets en commun et la création d'un réseau de ces participants. Il faudrait qu'ils maintiennent une communication entre eux, pour sortir avec des projets concrets pour leurs pays respectifs. Les pays africains se retrouvent face à des problématiques assez communes, alors pourquoi ne pas trouver des solutions innovantes pour les résoudre ! L'idée est que, après ce coup de pouce donné par l'OMS, on puisse pérenniser les cours de ce type. La formation est un aspect essentiel dans le domaine de la santé. A la fois celle en gestion des services de santé, mais aussi en santé publique en général. L'INAS, reconnu comme « centre collaborateur de l'OMS », est un organe de formation des cadres supérieurs du ministère de la Santé. Le département de tutelle est-il plus soucieux de la formation de ses ressources humaines que dans le passé ? C'est un organe important du ministère de la Santé qui existe depuis 1989. Nous faisons partie du ministère, et c'est un atout majeur d'appartenir au département qui est commanditaire de la formation. On évite les cloisonnements et les conflits entre les départements. Le soutien apporté à l'INAS, qu'il soit financier, technique ou moral, n'a jamais été aussi important. Le budget a été multiplié par 10, et l'effectif des RH a quadruplé. Une enveloppe a même été dédiée spécifiquement à la formation continue des gestionnaires. L'appui n'a donc pas débuté dès la création de l'Institut ? Ce soutien est nouveau ! On se rend enfin compte qu'il est primordial d'investir dans la formation en gestion, et que le grand mal de notre système de santé est la gouvernance. Avec les ressources dont nous disposons, nous pourrions obtenir de meilleurs résultats. Aujourd'hui, pour être responsable au ministère de la santé, directeur d'un hôpital, ou directeur délégué, il faut avoir suivi une formation en gestion. Soit en étant lauréat de l'INAS, soit d'un autre institut. Avant, le ministère nommait un médecin comme directeur, sans formation préalable. Or être gestionnaire est un métier à part entière. Celui-ci se retrouvait avec des fonds à gérer, et finissait par improviser. Aujourd'hui, c'est différent. Plus de 60% des responsables au niveau des services de santé déconcentrés (délégation, hôpitaux) sont qualifiés en gestion.