La Fédération de la couture traditionnelle organise chaque année les Fashion Days. Mais en dehors de cet évènement, très peu d'informations circulent sur les actions de cette structure lancée en 2005. La federation de couture traditionelle marocaine refait parler d'elle. Après son lancement en grande pompe en 2005, cette institution créée par la styliste Najia Abadi est discrète. Très peu d'informations circulent autour de son travail et de son rôle. Les grandes missions avaient en effet été annoncées lors de sa création, mais aucun bilan sur ses réalisations n'a été communiqué. Depuis trois ans, cette même fédération se manifeste une fois par an lors de la manifestation des Fashion Days. La troisième édition vient de se clôturer le 15 décembre à Marrakech. Mais une question s'impose. Que fait la fédération en dehors de ce rendez-vous de la mode ? Cette association a, selon son statut ,comme rôle majeur de représenter et de fédérer la profession. Le créateur Karim Tassi propose de se mettre autour d'une table et de discuter du plan d'action pour le développement du circuit de la mode au Maroc. « Il faut fédérer les créateurs. Même si l'environnement de la mode au Maroc est en train de se structurer, il a du mal à trouver un message cohérent ».Ce styliste installé à Marrakech fait allusion au manque de synergie qui existe selon lui entre les industriels et les créatifs. Fédérer est le rôle de la fédération, mais le fait est que très peu sont les stylistes qui sont membres de cette structure. Des ego démesurés « Nous sommes cinq dans le bureau. Le problème est que la plupart des stylistes ne côtisent pas. Rares sont ceux qui sont vraiment impliqués » confie Fadela Berrada dans des propos au Soir échos. La cotisation annuelle est fixée à 1500 DH. « C'est une petite somme et pourtant, ils ne s'engagent pas », ajoute la même Fadela Berrada. Depuis sa création en 2005, les échos sur la fédération n'étaient pas que positifs. Plusieurs stylistes étaient réticents et rares sont ceux qui ont voulu adhérer. « Il y a des ego démesurés dans notre monde. On se retrouve souvent dans des débats, moi je suis mieux que l'autre. C'est quand même décevant parce que chaque création et chaque styliste possède ses propres spécificités », déclare Fadela Berada. Des susceptibilités il y en a. On se rappelle d'ailleurs la polémique en 2006 autour du trophée remis au styliste Simohamed Lakhdar lors de l'évènement caftan. Des stylistes ont fustigé cette action des organisateurs. « L'évènement n'a jamais été un concours pour primer le meilleur styliste. Donc ce trophée a suscité cette réaction virulente et c'est tout a fait justifié. J'ai moi-même décidé de boycotter les éditions suivantes», explique Fadela Berrada. La styliste Amina Boussairi regrette quant à elle le manque de communication de la fédération. « Nous n'avons aucune idée sur le travail de la fédération, en dehors de l'organisation de la fashion days, on ne se réunit pas ». Najia Abadi, la présidente de la fédération souligne quant à elle qu'il y a aujourdhui une nécessité pour la fédération qu'elle soit aidée par les industriels et les financiers. « Pour instaurer de véritables enseignes du vêtement marocain créé par des stylistes marocain nous devons être soutenus », clame-t-elle.