Ravivant l'histoire et le départ de premiers immigrés marocains en Belgique, « La vie, c'est comme un arbre », renoue avec les ressorts du théâtre comique et se tiendra au Théâtre National Mohamed V à rabat, le jeudi 10 mai. Dis-moi la vie Carton surprise de ce printemps théâtral, « La vie, c'est comme un arbre », pièce signée par Rachid Hirchi et Mohamed Allouchi, auteurs belges d'origine marocaine. Si le monde évolue sans cesse, la nature humaine reste pourtant identique à elle-même et marque profondément les esprits. Stigmate de la marche des anciens vers le vieux continent et précisément, la Belgique ? La première vague de citoyens marocains, destinés à y émigrer, tel que le souligne les co-metteurs en scène de ce spectacle d'une durée d'une heure trente, qui a déjà sillonné les planches de théâtre bruxelloises : Le 17 février 1964, la Belgique conclut un accord bilatéral avec le Maroc établissant ainsi des facilités à l'émigration. Un prétexte dramaturgique, aujourd'hui bien senti pour « rendre hommage à nos parents, partis, avec l'espoir de rentrer un jour au Maroc et qui n'en sont pas finalement pas tous revenus, comme mon père revenu au pays natal entre quatre planches », précise Rachid Hirchi au Soir échos, en poursuivant, « un hommage plein d'humour et d'amour ». Point cardinal de « La vie, c'est comme un arbre » : dans le même temps, à Tanger, trois jeunes désabusés et sans emploi, se retrouvent dans un bar. Ils broient du noir au sujet de leur sort, Hassan, le tenancier, méandreux et fanfaron, leur fournit un contact, afin qu'ils puissent se rendre en Belgique pour y travailler. Le haut de l'affiche, réunit une brochette de comédiens qui n'en sont pas à leurs coups d'essais, ayant fait leurs classes au Maroc et à Bruxelles : Jamal Lababsi, Issam Akel, Mohamed Ouachen, Fionn Perry, Rachid Hirchi et Mohamed Allouchi (déjà, auteurs de la pièce). Au nom de l'humour Rachid Hirchi A travers une galerie de différents portraits, le trio déjanté va vivre une traversée riche en rencontres et en rebondissements. Traits caractéristiques de ces trois drôles d'hommes : Azzouz, un intello romantique qui craint ses parents, Abdelhak, un cousin approchant le personnage de Charlot, et enfin, Hamid, un jeune coiffeur, beau gosse, séducteur et hâbleur. « Nous souhaitions offrir un spectacle sur le ton de l'humour mais qui s'attacherait à mettre en scène, des personnages aux univers et aux sensibilités très éloignés. Celui de l'intellectuel, nous permet de développer son discours, quant à celui du beau gosse, il s'inscrit directement dans l'action », explique l'un des co-auteurs. Ainsi, la genèse de « La vie, c'est comme un arbre », résulte du désir commun des deux metteurs en scène, Mohamed Allouchi et Rachid Hirchi, d'évoquer l'histoire de leurs aînés. Mohamed Allouchi, avait signé auparavant, une pièce du genre, lors d'un festival théâtral qui s'est tenu en Belgique. Le temps aidant, l'idée de poursuivre l'aventure et surtout de lui insuffler un nouvel élan, aux côtés de son homologue, Rachid Hirchi, séduit d'emblée par la thématique, relative à l'immigration. Ouvert au dialogue et à la recherche perpétuelle d'aspects nouveaux, les deux co-auteurs, n'hésitent pas à enrichir la densité de ce propos, au gré des répétitions car « il s'agit d'un spectacle en incessant mouvement, et qui continue de se réécrire certes, nous avons fixé des cadres et un fil conducteur mais nous travaillons de concert, avec les comédiens, dans un esprit de working progress », ajoute Rachid Hirchi. Déjà en projet pour une autre pièce de théâtre, et soucieux de traiter de sujets sociétaux, les auteurs de « la vie, c'est comme un arbre », entièrement auto produite, pensent à une autre mise en scène. « L'Argent fait le bonheur », devrait aborder les temps forts de la crise économique. La première représentation de « lLa vie, c'est comme un arbre » au Maroc, le 10 mai au Théâtre National Mohamed V, « chargée d'émotion, ce spectacle raconte nos parents marocains. Ils rêvaientd'un meilleur avenir pour nous, leurs enfants, et à notre tour, nous bouclons la boucle, en partageant cette pièce, avec le public marocain », confie Rachid Hirchi. Difficile de pas faire le lien, avec la chanson « Ya Rayah », de feu Dahmane El Harrachi, toujours entonnée et reprise par Rachid Taha et Kamel El Harrachi, tant ses paroles font écho, au propos de « La vie, c'est comme un arbre ». * Tweet * * *