C'est devenu un secret de polichinelle. Le personnel est l'un des piliers fondamentaux dans la réussite d'une société, et l'essor de l'entreprise est intrinsèquement lié à leurs conditions de travail. Sauf que ce volet reste souvent marginalisé par plusieurs patrons qui accordent plus d'importance au rendement. Veolia Environnement Maroc compte y remédier dans ses rapports avec les fournisseurs. Pour ce faire, la filiale du groupe français a établi un programme dénommée « Démarche Progrès social Fournisseurs 2012 ». Cette année, ce projet concerne 54 partenaires – dont le pourcentage d'achats est estimé à 70 % - qui devront améliorer le cadre de travail de leurs employés selon des critères définis par Véolia et qui sont axés sur deux thématiques : la santé et la sécurité au travail. En d'autres termes, les fournisseurs doivent mettre à la disposition de leur personnel un service médical et leur garantir une sécurité dans l'exercice de ses missions, en respectant notamment les risques dans les chantiers. Le volet sanitaire inclut en outre l'inscription de leurs employés à un régime d'assistance maladie obligatoire (AMO). « C'est une démarche qui n'est pas nouvelle. C'est une redynamisation du travail de longue haleine qui consiste à respecter travailleurs, hommes et femmes, de nos sous-traitants pour favoriser la qualité du service rendu. C'est à ce titre qu'on s'assure qu'ils disposent d'une couverture sociale, qu'ils sont en bonne santé [...]. On travaille sous contrainte, de jour comme de nuit, dans environnement agressif de par sa nature », a déclaré Bruno Collard, directeur opérationnel de Veolia Environnement Maroc. Ces mesures s'expliquent par le nombre important d'ouvriers et techniciens engagés dans des projets octroyés par le groupe à ses partenaires, comme en attestent les statistiques. Le nombre de commandes et marchés engagés s'est élevé à 11 milliards de dirhams entre 2003 et 2012. Chaque année, on dénombre un milliard d'achats, dont 70 % sont destinés à la sous-traitance. Les entreprises marocaines restent le premier partenaire, avec prés de 90% d'achats. Pour la réalisation de ce projet, Veolia a élaboré un processus : adresser un questionnaire aux chefs d'entreprises signataires de sa charte d'achats (qui regroupe les différents critères) et mener ensuite en leur sein des contrôles et audits. Ces clients seront ensuite évalués suivant des critères de notation. Et c'est sur la base de ces résultats que Veolia va accompagner chaque entité à travers son plan de progrès social. « Une démarche citoyenne pour protéger les intérêts de l'entreprise et l'exécution de prescriptions de Veolia dans un cadre à la fois économique et social. Notre adhésion est née depuis la création de l'entreprise. Nous nous sommes déjà inscrits dans cette démarche. Elle nous permet de faire une remise en cause et de voir les choses sur lesquelles il faut travailler davantage », nous confie Abdellatif Takarroumt, directeur de développement de la Société nouvelle des conduites d'eau (SNCE). « C'est une philosophie d'entreprise et une projection à long terme qui est nécessaire, à travers le management basé sur une démarche orientée vers la qualité, le progrès social. C'est du volontariat associé à la culture d'entreprise qui pousse à devancer la concurrence. Démarche louable parce que cela nous permet de donner une valeur ajoutée à nos collaborateurs. Cela stabilise, régule et augmente la notoriété de l'entreprise », se réjouit Adil Bennani, directeur général de la Centrale générale d'assainissement (CGA). La Démarche Progrès social Fournisseurs n'est pas nouvelle. Le projet a vu le jour en 2006. Il embrasse quatre domaines : le respect de la réglementation du domaine social, la formation et le développement du personnel, la protection de l'environnement de même que la santé et la sécurité au travail.