Vous êtes ici : Actualités / Culture / Timitar : les valeurs sûres ont encore frappé La soirée de clôture de la dixième édition de Timitar a connu une affluence du public hors du commun. on aurait dit que toute la ville était là pour célébrer cette grande fête de la capitale du Souss. La raison ? La présence de deux des plus grands noms de la chanson au Maghreb, d'une part, Nass El Ghiwane, qui fait désormais partie du patrimoine culturel marocain et Khaled, l'incontournable, et l'une des rares méga stars internationale originaire de cette partie du monde. Les spectateurs de la place El Amal ont débordé jusque dans les rues aux alentours, une marée humaine que la ville n'a jamais connus auparavant. Les Ghiwane ont surpris le public avec une chanson en tachelhit ! « C'est Rachid batma qui en a eu l'idée » a affirmé Omar Sayed lors de la conférence de presse avant le grand concert de clôture, « c'est notre façon de fêter notre identité marocaine à la fois plurielle et unie » a-t-il déclaré. « Tamaguite» (identité) est d'ailleurs le titre de ce morceau qui a mis le feu sur la scène Al Amal. Cette chanson qui fait partie du nouvel album des ghiwane a été écrite par Mohamed Hanafi, le parolier de la troupe Izenzaren, qui représente un symbole de la culture amazighe. Des Marocains de tous les âges ont chanté en chœur toutes les chansons proposée par les Rolling Stones d'Afrique, comme aime à les qualifier Martin Scorcese. Hoba Hoba Spirit une ambiance à la Clash Khaled quant à lui, était à son aise devant un public qu'il connaît bien et qui l'a attendu avec impatience. Son apparition sur scène a suscité une déferlante d'applaudissement qui a dû s'entendre jusqu'aux abords de la ville. Entre ses grands classiques et ses nouvelles chansons, l'énorme public ne s'est pas fait prier pour chanter, danser, et aimer cet enfant d'Oran qui n'a pas hésité à dire qu'il a « une moitié à Oran et l'autre au Maroc » lors de la conférence qu'il a donnée quelques heures avant le concert. Khaled est l'un des chanteurs les plus demandés sur la carte des festivals marocains. Il a su au fil des années développer un lien affectif avec ces publics marocains qui ne cessent de lui réclamer ses plus grands succès. La veille, ce sont les Hoba Hoba Spirit qui ont attiré le gros du public sur la scène Bijaouane. On aurait dit un concert des Clash à Londres des années 80. Dans le public, fait essentiellement de jeunes, on pouvait remarquer la présence de mamans, de femmes voilées et d'hommes d'un certain âge qui ne se sont pas fait prier pour chanter avec le plus grand représentants de la scène urbaine marocaine. Reda Allali, leader et parolier du groupe n'a pas manqué de marteler ses revendications quant à la réalité des artistes professionnels et le peu d'égard qu'on leur accorde à eux et à leurs droits. « Il faut que le BMDA fasse son travail ! il faut qu'il soit plus transparent et plus à l'écoute des artistes. Y en a marre d'entendre parler d'artistes sans droit, sans couverture sociale, qui tombent malades et restent seuls » a-t-il lancé lorsqu'on lui a annoncé que le groupe Hoba Hoba bénéficierait d'une bourse de création de la part de la SACEM française. Majda Roumi, la diva libanaise, et Marcel Khalifé le chantre de la liberté et de la justice ont pour leur part fait un carton à Agadir. La qualité de leur art, leur présence imposante, qui force le respect, et la profondeur des textes qu'ils choisissent ont sans effort réussi à séduire le public agadiri aussi bien sur la scène Al Amal qu'au théâtre des verdures. Ils ont offert aux Marocains, jeunes et moins jeunes des instants marqués à jamais dans les mémoires. Ismael Lo, quant à lui, n'a eu aucun mal à séduire les spectateurs, donnant une dimension africaine à cet événement qui garde un cachet particulier: celui de porte étendard de la culture et de l'identité amazigh. En dépit de quelques erreurs d'organisation, Timitar qui fête son 10e anniversaire a su donner satisfaction à son public qui doit attendre l'été prochain pour avoir sa dose d'art, de musique et de culture. Cette soif de créativité se ressent d'une manière presque dermique eu égard à la grande affluence que connaissent les scènes de la ville d'Agadir. C'est d'ailleurs le seul événement de la ville sur toute l'année.