Vous êtes ici : Actualités / Culture / Mohammedia fête le théâtre A partir d'aujourd'hui 4 juillet et jusqu'au 7, la «Cité jardin» accueille son festival de théâtre qui en est à sa 4e édition. 5 troupes, 5 pièces de théâtre pour un événement qui a pour ambition de propager la culture artistique dans la ville de Mohammedia. Des troupes professionnelles venants de différentes régions du Maroc vont se produire sur la scène du théâtre municipal de la ville et ce dans le cadre du Festival de Théâtre de Mohammedia «FTM». Parallèlement aux spectacles, ces quatre jours connaîtront aussi des ateliers, des rencontres, des débats avec différent acteurs du monde du théâtre marocain. Selon Mohamed Bassalah, président de l'association «Hawas'Art» qui organise cet événement, «la ville est en manque d'offre culturelle. C'est pour cela que nous, enfants de la ville, avons créé cette association pour palier ne serait-ce que partiellement à ce vide dans la vie culturelle de Mohammedia». Soutenu par le ministère de la culture et le théâtre National Mohammed V, cet événement ne bénéficie d'aucune autre aide, surtout celle du conseil communal qui «ne nous a été d'aucune aide. Nous n'avons même pas obtenu son aval pour utiliser les locaux du théâtre municipal» s'indigne Bassalah qui pourtant les a sollicité à plusieurs reprises. Ce qui motive ces jeunes artistes, c'est le fait d'apporter le changement, «Ghir bel fan» (seulement avec l'art), selon la formule chargée de sens de leur slogan. «notre but est de diffuser la culture dans la ville par le spectacle, pour changer les mentalités et offrir au mouvement théâtral de Mohammedia un espace d'expression», explique Bassalah. C'est la première édition qui propose une programmation de troupes professionnelle venant de plusieurs villes du royaume. Pour ce soir, la première sera assurée par la pièce, «Almarmda» écrite par Ahmed Glous, et mise en scène et interprétée par Bouchaib Amrani. Suivra demain, la pièce «Moulat Al Khal» de la troupe Akademia sur un texte et une mise en scène de Hassan Meshnaoui. Le troisième soir connaîtra la représentation de la pièce «Au suivant» de la troupe Espace en plein air. Le dernier jour connaîtra deux représentations, celle de la pièce «Chouka» mise en scène par Mohammed El Hor et interprétée entre autres par Hajar Zel Hamidi, et Don Juan mise en scène par Aziz Azoudagh. Côté pratique, le festival organise en marge de sa programmation «L'atelier H», une serie de workshops en interprétation, scénographie et théâtre de rue pour les jeunes de la ville expriment la volonté d'y participer. L'idée des organisateurs est de vulgariser la consommation de la culture dans la ville autant que la professionnalisation des jeunes amateur de théâtre afin que l'offre culturelle connaisse un renouveau à Mohammédia. Cette ville compte d'ailleurs une intelligentsia artistique assez importante qui peine à avoir un espace d'expression et de représentation. «Les élus de la ville accordent peu d'intérêt à la chose culturelle à Mohammedia. Autrement nous aurions au moins eu des réponses aux différentes demande que notre associations leur a exprimé. Si nous n'avions pas obtenu l'aval de la délégation régionale de la Culture, notre événement n'aurait pas vu le jour» explique Bassalah non sans dépit. L'urgence d'une véritable politique culturelle Il faut dire que des attitudes pareilles venant d'élus locaux sont monnaie courante au Maroc, à croire que la culture et les arts ne représentent pas des défis majeurs dans la modernisation de notre société et du pays d'une manière plus générale. Serait-ce par manque d'intérêt ? Serait-ce de la mauvaise fois ? Ou encore pour l'absence de vision quant aux enjeux de la culture dans un pays qui prétend vouloir entrer dans la modernité ? Au vu de cette réalité récurrente, l'urgence est à l'élaboration d'une véritable politique culturelle nationale à même de servir de modèle pour les régions pour donner aux jeunes talents l'occasion de montrer leur savoir-faire et s'exprimer plus librement. Faut-il rappeler que les enjeux de la culture et des arts sont bien plus grand que la fonctions de divertissement ? Faut-il dire encore une fois que la culture est l'un des principaux secteurs exportateurs dans des pays comme Les Etats-Unis d'Amérique, ou la France ?.