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Ghassan El Hakim : renaissance d'un art engagé
Publié dans Le Soir Echos le 20 - 07 - 2013

Il est jeune, il est artiste, il est «bronzé», il a une vision, il n'a pas froid aux yeux, et il n'aime pas les sentiers battus. Ghassan El Hakim, est le candidat idéal pour la marginalité dans une société conservatrice, empreinte de clichés et d'idées reçues comme la notre. Pour expliquer son approche de l'art, Ghassan s'explique : « Je suis un adepte de Joseph Beuys, pour ceux qui ne le connaissent pas, Beuys était un sculpteur allemand, performer, vidéaste Fluxus, un plasticien très engagé politiquement et fervent défenseur de l'idée que l'art est chose commune chez tout les êtres humains, «tout Homme est un artiste», il suffit juste de mettre en avant cette faculté et l'assumer en tant que citoyen artiste. ce n'est pas un prestige d'être Artiste, c'est plutôt une responsabilité ». Justement, il fait du théâtre, de la vidéo, de la musique, de la danse. Il a des idées, mais pas toujours politiquement correctes. Ce cocktail « explosif » fait de lui un personnage à part sur la scène artistique marocaine. Ce lauréat de l'Institut Supérieur d'Art Dramatique et d'Animation Culturelle (ISADAC) à Rabat en 2007 ne s'étant pas contenté de la formation très officielle de cette école, il a décidé d'aller en France pour perfectionner ses aptitudes accumulant les formations, les expériences et les rencontres. Selon lui, « l'ISADAC est une école publique étatique, qui a été fondée en 1986 pour mettre fin à la vague du théâtre amateur, très engagé à cette période. Former des comédiens et des animateurs professionnels fut le but de cette institution. Dénigrer tout le travail effectué jusqu'à lors par les amateurs, tout leur théâtre engagé, leur discours didactique qui attirait le public, furent monnaie courante au sein de cette école ». Dur de supporter ce formatage pour l'électron libre qu'il est. Il ne mâche pas ses mots pour parler de cette institution qui, malgré la formation qu'elle offre n'assouvit pas ses attentes en tant qu'artiste, pour lui « dans cette école, sauf exception, on vous apprend à faire de l'Art pour l'Art, on vous formate pour vous dire après quatre ans de formation que vous êtes artiste puis on vous lâche sans vous préparer dans un marché où tous les coups sont permis, où on fait du théâtre pour gagner son pain sans plus ». Et ce n'est certainement pas ce qui satisfait sa vision de l'art et la fonction qu'il entend lui donner en société, « l'idée que je défends est simple : l'Art peut sauver les gens de l'obscurantisme et du fanatisme qui menace leurs vies. L'art doit être une action continue dans le temps et l'espace, il ne doit pas se dissocier de nos actions quotidiennes les plus futiles. L'art est la science de la liberté, un outil pour éduquer les gens à la citoyenneté et au respect de soi et de l'autre. » explique-t-il sans fioriture aucune. Ces idées, il les a matérialisées aussi bien au niveau de son art que dans le champ de l'engagement politique. Le début du printemps arabe, l'avènement du mouvement 20 février au Maroc, et toutes les péripéties du monde arabes lors de ces trois dernières années ne l'ont pas laissé indifférent, au contraire. Il a multiplié les vidéos, les court-métrages, les pièces de théâtre et bien d'autres initiatives culturelles qui lui ont valu quelques déceptions et déconvenues. Ceci dit-il est «quelqu'un de très optimiste, j'abandonne rarement. Je crois que cet engagement m'a permis de rétrécir mon cercle de confiance. Certes j'ai perdu plein d'amis, qui peut être ne l'étaient pas vraiment, mais ça m'a permis de bien me concentrer sur mon travail, ma façon de voir les choses, de m'ouvrir sur d'autres idées et d'autres points de vue ». Pour l'histoire, il a obtenu le premier prix lors du Yalla Film Festival avec son court «Baltagi Driver», une sorte de caricature de l'attitude hostile au changement et à la démocratie que l'on peut rencontrer dans des sociétés réactionnaires comme la notre.
« Garajay »,
une bande à part
Dans sa dynamique d'artiste engagé, et dans la foulée des événements, il crée avec un collectif d'artistes de la nouvelle génération, « Garajay ». il définit ce projet artistique comme « une idée qui a plusieurs manifestations éphémères dans la cité. c'est un travail sur l'espace qui part d'un principe qui ne dissocie pas l'espace du temps, c'est une action créatrice qui a pour but d'être permanente et continue, D'où l'idée d'exploiter divers espace dans la médina (la cité). Nous sommes à la recherche de vieilles salles de théâtre, des cinémas abandonnés ou des cabarets vides, nous essayons de faire renaître ces lieux de représentation et leur redonner la fonction qu'ils devraient jouer ». Conséquent avec lui-même et son approche de l'art en général et du théâtre en particulier il affirme que dans Garajay, « Nous respectons les espaces et les transformons en espace de création et d'expérimentation artistique Libre et ininterrompu. Le résultat de notre travail reflète bien la philosophie que nous défendons : l'art doit quitter le moule divertissant où on l'a mis pour devenir une action citoyenne marquée dans l'espace temps; poussant le spectateur/public à assumer sa part de responsabilité vis à vis de la cité où il vit ».
Parmi les créations de ce mouvement artistique « Walou », une pièce qui sera représenté au théâtre de la FOL à Casablanca le 27 juillet prochain. Cette pièce, « c'est une adaptation du «Suicidé» de Nicolaï Erdman un texte russe écrit en 1928, qui a été censuré par Staline lui-même et resté dans un tiroir pendant plus de cinquante ans sans être joué». Une adaptation qui promet de faire des étincelles eu égard à l'humour de l'artiste et son encrage dans la culture bien de chez nous.


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