Chute libre des réserves en devises, crise latente : qu'attend le gouvernement pour réagir ? Les pouvoirs publics sont particulièrement peu éloquents sur la situation économique du pays. Alors que les clignotants rouges se multiplient, c'est un air de «Tout va très bien, Madame la Marquise» qu'on nous susurre au fil des semaines. Pourtant, la sonnette d'alarme doit être tirée car le réveil risque d'être douloureux. Deux faits majeurs méritent d'être relevés à ce sujet. Tout d'abord, l'effondrement du niveau des réserves en devises, pour la deuxième année consécutive, est fortement inquiétant. Les importations explosent tandis que les exportations continuent leur descente aux enfers. Une menace sérieuse pèse sur la solvabilité des finances publiques. En deuxième lieu, le report de l'emprunt international (en raison de la mauvaise conjoncture au niveau des marchés) pose la problématique des ressources pour le Trésor. Pour faire face à ses dépenses, ce dernier sera amené fatalement à emprunter sur le marché local. Deux conséquences : une forte augmentation de la dette intérieure et un effet d'éviction sur le marché du crédit, notamment pour les entreprises. Cette tension sur les ressources financières risque de nous amener vers une situation de crise sans précédent. Les signes précurseurs du cas grec ne sont pas aussi loin qu'on veut bien nous faire croire. Le gouvernement, et notamment l'argentier du royaume, doivent donner des signaux clairs pour rassurer les marchés et la communauté des affaires. Le silence actuel n'est pas productif et risque à terme d'être interprété comme une fuite en avant qui ne dit pas son nom… AbdelkhalekZyne