Hakim Ziyech Dans le football de haut niveau, la gestion du corps est devenue aussi importante que la tactique ou la technique. Les joueurs évoluent dans un environnement où les matchs s'enchaînent, où les intensités sont extrêmes et où la moindre baisse de rythme peut exposer à la blessure. Parmi les situations jugées les plus délicates par les staffs techniques et médicaux, on retrouve les retours après de longues périodes d'inactivité, notamment lorsque le joueur dépasse les 30 ans. Ce type de reprise exige une planification chirurgicale, tant les risques sont élevés. Les spécialistes s'accordent d'ailleurs à dire que passé un certain seuil, souvent autour d'un an sans compétition, le joueur perd non seulement son rythme mais aussi les automatismes, la résistance aux duels, l'explosivité et la capacité à encaisser les variations d'intensité qui font la réalité du football moderne. Plusieurs exemples de joueurs « offensifs » de ces dernières années confirment la difficulté de revenir au sommet après une longue absence : Eden Hazard, Nabil Fekir ou encore Gareth Bale et notre Lion de l'Atlas, Sofiane Boufal. Tous ont rencontré le même obstacle : un corps qui ne réagit plus comme avant, malgré un talent intact... C'est dans cette perspective qu'il faut analyser le cas du milieu offensif marocain, Hakim Ziyech. Le cas Ziyech : Longue inactivité À 32 ans, Hakim Ziyech tente de retrouver un niveau compétitif au WAC de Casablanca après presque un an sans la moindre rencontre officielle. Objectivement, cette situation place l'international marocain dans une zone à risques élevés. Voici pourquoi. À partir de 30–32 ans, le corps d'un joueur évolue : les fibres musculaires récupèrent moins vite et les micro-lésions mettent plus de temps à guérir. La masse musculaire spécifique se perd plus rapidement et la tolérance aux fortes charges diminue. Ce n'est pas synonyme de déclin, Modrić, Mahrez, CR7 ou Di María brillent encore, mais tous ont conservé un rythme compétitif régulier, ce qui n'est pas le cas de Ziyech. La longue inactivité : le facteur le plus dangereux Les médecins du sport sont formels : après un an sans compétition, un joueur n'a plus la capacité d'encaisser : * les courses intenses, * les accélérations répétées, * les duels physiques, * les changements de rythme, * les réactions de torsion ou d'impact imprévisibles. L'entraînement ne suffit pas : rien ne remplace l'intensité d'un match. Hazard, par exemple, semblait prêt à l'entraînement, mais se blessait dès la mise en action. Fekir a dû suivre un protocole extrêmement progressif pour éviter les rechutes. Gareth Bale, malgré son talent, n'a jamais retrouvé sa continuité physique après une longue coupure... Le style de jeu de Ziyech : une exposition supplémentaire Ziyech est un joueur qui sollicite énormément ses appuis, son pied de frappe, ses changements de direction et son explosivité sur les premières foulées. Ces profils créatifs, basés sur les micro-accélérations et la qualité technique, sont plus exposés aux risques de blessure lorsqu'ils manquent de rythme. La phase de reprise : un équilibre fragile Pour limiter la casse, un joueur dans cette situation doit suivre une reprise graduelle avec des minutes limitées, des pauses régulières et une planification médicale stricte pour éviter les charges soudaines. La moindre erreur, un match joué trop tôt, un entraînement trop intense ou une fatigue masquée, peut provoquer une déchirure, une entorse, une pubalgie ou une rechute durable. Retour possible mais sous haute vigilance Le talent de Hakim Ziyech n'a jamais été mis en doute. Mais à 32 ans, après une absence aussi longue, le risque de blessure est mécaniquement élevé. Revenir au haut niveau est possible, mais seulement au prix d'une gestion extrêmement fine, d'un suivi médical constant et d'une montée en charge progressive et parfaitement maîtrisée. Dans le football moderne, ce type de retour relève moins du miracle... que de la science.