Maroc _ Coupe Arabe_2025 La FIFA appliquera lors de la Coupe arabe 2025 une nouvelle règle censée lutter contre les pertes de temps : tout joueur (sauf le gardien) qui reçoit des soins sur le terrain devra sortir puis rester exclu pendant deux minutes, laissant son équipe évoluer à dix. Sur le papier, l'idée vise à réduire les simulations. Dans les faits, elle risque surtout d'être profondément injuste. Un joueur blessé pour de vrai se retrouvera doublement sanctionné : il subit une faute ou un choc, puis son équipe joue en infériorité pendant deux minutes. Même avec les exceptions prévues, gardien et blessures provoquées par un tacle sanctionné d'un carton, la majorité des situations resteront pénalisantes pour l'équipe du joueur blessé. Mais quelles situations restent-elles ? – les chocs involontaires, – les duels aériens, – les blessures musculaires, – les crampes, – les blessures légères mais réelles, – les fautes sans carton mais violentes. Dans tous ces cas, un joueur légitimement blessé sera exclu 2 minutes... au profit de l'équipe adverse. Une règle contraire à l'esprit du football Le problème est simple : la règle inverse la logique du football. Au lieu de désavantager l'auteur de la faute, elle handicape la victime. De plus, elle ouvre la porte à des stratégies douteuses : multiplier les contacts non sanctionnés pour forcer la sortie d'un adversaire clé, casser le rythme d'une équipe ou profiter des deux minutes pour faire basculer un match. Pire encore, cette règle est facilement contournable : tomber hors du terrain ou demander des soins en dehors de la surface de jeu suffira pour éviter la sanction. * Un défenseur peut provoquer un contact limite mais "non cartonable", sachant que le joueur touché devra sortir... et que son équipe jouera à 10. * Une équipe menant au score pourra multiplier les petits duels physiques pour faire "sortir" les joueurs adverses. * Un entraîneur malin pourra viser les joueurs clés : si un meneur de jeu sort deux minutes, le bloc devient immédiatement vulnérable. Destinée à protéger le jeu, cette mesure risque surtout de le dénaturer. Elle manque de cohérence, pénalise les blessés et offre un avantage tactique aux équipes les moins scrupuleuses. Une règle qui, au final, semble lutter contre un problème... en en créant un plus grand encore. Le football repose sur trois principes fondamentaux : 1. équité : la victime ne doit jamais être pénalisée ; 2. continuité : le jeu ne doit pas être faussé par une règle excessive ; 3. cohérence : les décisions doivent être logiques et applicables. Cette règle viole les trois : elle pénalise les blessés et leurs équipes, elle modifie artificiellement la dynamique d'un match et elle est incohérente (gardien protégé, mais pas les autres postes pourtant tout aussi importants). Conclusion : une règle contre-productive Cette mesure voulait réduire les simulations et les pertes de temps, mais elle : • pénalise les victimes ; • avantage les fautifs ; • facilite les abus tactiques ; • crée des injustices flagrantes ; • complique le rôle de l'arbitre ; • et va à l'encontre du jeu.