Comment ça se passe? L'anglo-néerlandais Shell a pu multiplier ses bénéfices par cinq. Autrement dit, les actionnaires sont 5 fois plus riches non pas parce que la production a augmenté, mais juste parce que les prix ont explosé. Ces bénéfices sont été piochés dans les portefeuilles du consommateur final qui ne pouvait rien faire, à part s'assoir et regarder le paysage. En France ToalEnergies n'est pas moins heureuses que sa soeur britannique. Son bénéfice au deuxième trimestre de cette année a été multiplié par deux. Des 2,2 milliards de dollars au deuxième trimestre de 2021 il passe à 5,7 milliards au deuxième trimestre de 2022. Inespéré sans le conflit russo-ukrainien. Donc, la guerre n'est pas une catastrophe pour tout le monde. British petroleum a réalisé un bénéfice de 6 milliards de dollars en un seul trimestre, soit une augmentation de 53%. Avec l'augmentation des prix du brut, les marges de raffinage sont passées de 15 dollars au 1er avril à 45 dollars le 15 avril. Trois fois plus. Chez TotalEnergies les marges de raffinages ont été multipliées par 9 depuis le début de cette année. Chacun son tour Après les juteux bénéfices engrangés par les firmes pharmaceutiques qui ont largement profité de la pandémie Covid-19, c'est donc au tour des pétroliers qui avaient un peu souffert de la baisse d'activité engendrée par la crise sanitaire. Il y a cependant un secteur qui n'a profité ni de la guerre ni de la pandémie. Les compagnies aériennes, dont le carburant compte pour 35% des coûts, sont toujours dans le rouge et n'espèrent pas retrouver des couleurs avant 2023 sinon en 2024. Il faut avoir le coeur bien accroché pour digérer les 137,7 milliards de dollars de pertes en 2020 et 42,1 milliards en 2021. Et encore, les perspectives ne sont pas bonnes pour 2022 puisque l'Association internationale du transport aérien (IATA) prévoit 9,7 milliards de dollars de pertes cumulées en 2022. L'aérien aura-t-il sa chance? Personne ne peut rien prévoir.