Sous le hashtag #NoToHate, l'ONU lance une campagne pilote au Maroc visant à sensibiliser les fans du foot aux effets toxiques des discours de haine. Initiée en marge du Mondial Qatar 2022, cette campagne encourage le public marocain à stopper la propagation de la haine en dénonçant ses différentes manifestations ; en particulier sur les réseaux sociaux parmi les supporters du football. Signalons la haine ! S'inscrivant dans la continuité de la campagne mondiale des Nations Unies #NotoHate, cette version marocaine est lancée sous le slogan incitatif « Signalez le discours de haine » (Balligh An Khitab ElKarahiya). En juillet 2021, l'Assemblée générale des Nations Unies a souligné les préoccupations mondiales concernant « la propagation et la prolifération exponentielles des discours de haine » dans le monde. Cette dernière a adopté par la suite une résolution sur la « promotion du dialogue interreligieux et interculturel et de la tolérance » en proclamant le 18 juillet : Journée internationale de lutte contre les discours de haine. En termes pratiques, « la nouvelle campagne vise à sensibiliser les supporters du foot en expliquant le discours de haine et en mettant en garde contre ses effets psychologiques et physiques toxiques sur les individus et les communautés », ajoute-t-on auprès du Centre d'information des Nations Unis à Rabat. Pour être plus convaincants, les initiateurs partagent des histoires vraies de victimes qui illustrent comment l'impact des discours de haine dépasse internet pour se propager dans la vie réelle. « En menant souvent à la violence, comme en témoignent de nombreux événements tragiques à travers le monde », insistent les initiateurs de la campagne. Plaider pour l'amour Un plaidoyer pour l'amour et la tolérance porté également par des célébrités et des influenceurs ainsi que des organisations de la société civile. Ces derniers y participent activement à travers des capsules et des vidéos animées, encourageant les supporters et les internautes en général à signaler tout appel à la haine ; que ça soit dans le monde virtuel ou celui réel. « Partager une photo ou un commentaire qui peut avoir l'air innocent ou humoristique sur les réseaux sociaux peut souvent, causer un réel préjudice à des individus ou à des groupes »,note Fethi Debbabi, Directeur du Centre d'information des Nations Unies à Rabat. Pour le responsable, « La Coupe du monde offre, pour tous les supporters, une occasion d'union et de solidarité mais aussi une occasion pour faire taire les discours de haine et pour contrer la violence ». Par discours de haine, les Nations Unies désignent en effet « tout type de communication, qu'il s'agisse d'expression orale ou écrite ou de comportement, constituant une atteinte ou utilisant un langage péjoratif ou discriminatoire à l'égard d'une personne ou d'un groupe en raison de leur identité, de l'appartenance religieuse, de l'origine ethnique, de la nationalité, de la race, de la couleur de peau, de l'ascendance, du genre ou d'autres facteurs constitutifs de l'identité ». A bon entendeur !
