À fin mars 2025, la balance des échanges extérieurs affiche un solde négatif de 71,6 milliards de dirhams, soit près de 17 % de plus qu'un an plus tôt. En cause : des importations toujours plus dynamiques, dopées par la hausse des prix et des volumes, et des exportations en petite forme... à quelques exceptions près. Selon les derniers chiffres de l'Office des Changes, les importations ont bondi de 6,9 % pour atteindre 187,7 milliards de dirhams, tirées par une envolée quasi généralisée des achats extérieurs. Matières premières brutes (+27,6 %), produits alimentaires (+9,4 %), biens de consommation (+8,7 %), ou encore équipements industriels (+6,1 %) : tous les segments sont en hausse. Même les produits énergétiques, pourtant plus stables ces derniers mois, progressent légèrement (+0,5 % à 28,2 MMDH). Face à cette poussée, les exportations ne suivent que timidement, avec une hausse modeste de 1,5 % à 116 milliards de dirhams. Le taux de couverture des importations par les exportations perd ainsi 3,3 points, retombant à 61,8 %. Seuls quelques secteurs parviennent à tirer leur épingle du jeu. Les phosphates et leurs dérivés s'envolent de 18,2 % (20,3 MMDH), portés par une demande internationale soutenue. L'aéronautique (+15 %), les extractions minières hors phosphates (+20,2 %) et certaines industries émergentes (+16,8 %) s'illustrent également. Mais ces performances ne suffisent pas à compenser les reculs notables de filières structurantes. L'automobile, pilier des exportations marocaines, recule de 7,8 %. Même tendance pour l'électronique (-11,6 %) et le textile (-1,4 %), deux secteurs traditionnellement tournés vers l'Europe, actuellement en ralentissement.