Le Groenland, peuplé de 57.000 habitants dispersés sur un territoire de 2,2 millions de km2, couvert à 85% par les glaces, se tourne vers l'énergie durable pour rendre ses 54 villages et hameaux isolés la plupart du temps, moins dépendants des générateurs à pétrole. Cette ressource est actuellement quasiment la seule qui procure électricité et chauffage aux quelque 10.000 habitants de ces villages parfois coupés du monde en raison des conditions climatiques. Le projet de biogaz à partir de la chair de requin et d'autres déchets organiques constitue l'une des sources d'énergie alternative. Il s'ajoute à un projet pionnier de système hybride développé par le Centre de technologie arctique (ARTEK) à Sisimiut (ouest) et qui combine énergies éolienne, solaire et hydraulique. A Assaqutuaq, petite île alimentée par un générateur diesel, des étudiants ingénieurs de l'ARTEK expérimentent deux éoliennes de 1 kW et 6 kW placées sur le toit d'une maison-témoin équipée de panneaux solaires. Pour compléter la couverture "100% énergie durable" d'Assaqutuaq, une mini-centrale hydraulique doit être construite sur un lac non loin. L'énergie durable constitue "une alternative faisable" aux générateurs à énergie fossile, coûteuse et qu'il faut transporter dans des conditions difficiles dans des endroits quasiment inaccessibles. Le gouvernement local de ce territoire autonome danois veut réduire sa dépendance au pétrole et diminuer ses émissions de CO2 pour lutter contre le réchauffement climatique. Les Groenlandais, qui émettent plus de 600.000 tonnes de CO2 par an, soit autant par habitant que les Danois, sont "plus que conscients du milieu fragile de l'Arctique qu'il faut protéger". Trois centrales hydrauliques ont été construites dans trois des 17 villes de l'île, couvrant près de 50% de la consommation énergétique du Groenland, une quatrième est en cours de construction et d'autres sont en projet.