Il y a plus de trois décennies que l'Union Sportive Kacémie (USK) végète dans les Divisions inférieures. Cette situation ne cesse de s'empirer saison après saison à tel point que le club a risqué, au cours des 3 dernières saisons, de s'enfoncer davantage vers le championnat régional de la Ligue du Gharb. Qui a pu croire qu'un jour l'USK atteigne ce stade ? Ce club, au passé glorieux qui a représenté la ville de Sidi-Kacem en Elite depuis 1967, a enfanté de talentueux joueurs tels les Bendriss, les Amri, Allal, Mjid, Khailou, Zaki, Loumari, Boujemâa, Jbilou, Kerroum...La politique de l'USK reposait sur des joueurs issus du terroir avant de les fusionner avec des joueurs venus d'autres horizons et qui se sont épanouis à Sidi-Kacem tels Larbi Chebbak, Semmat, Sliten, Fettah, Jnaïni, Azzouzi... La politique poursuivie par l'USK, durant ses années de gloire, reposait sur la formation des jeunes. A la fin de chaque saison, on organisait partout dans la ville des tournois inter-quartiers et à partir de là les talents sont détectés et invités à s'intégrer au sein des équipes des jeunes. Parallèlement à cette opération, feu Abdallah Chaoui supervisait le championnat scolaire qui constituait un vivier de talents. Ces opérations ne sont qu'un lointain souvenir et actuellement l'USK est le club le plus pauvre de la Région en matière de catégories des jeunes. Pas de minimes, pas de cadets, pas de juniors, pas d'encadreurs...Bref, pas de politique claire de jeunes. Les causes sont nombreuses : certains diront que c'est le manque de moyens matériels, d'autres diront l'absence de cadres...Mais, en réalité, le club n'est qu'une structure de toute une ville qui souffre depuis quatre décennies d'une politique de marginalisation. Les différents Conseils communaux et provinciaux qui se sont relayés sont les véritables responsables de cette hécatombe. Jugez-en vous-mêmes : fermeture d'une vingtaine d'usines et de manufactures qui ont contribué à l'essor de la ville depuis les années 20 du siècle dernier. La deuxième cause réside dans l'inertie de la société civile qui n'est pas consciente de ses responsabilités que lui confère la législation marocaine. Que çà soit la Constitution de 2011 ou les Lois organiques 111-14, 112- 14, 113-14 relatives aux Communes, Préfectures et Provinces et Régions contiennent des dispositions qui ouvrent la porte à la participation et aux propositions des citoyens dans la gestion de leur ville. Et en dernier lieu, il y a la bureaucratie qui sévit au niveau des services décentralisés qui n'encouragent aucune initiative citoyenne. A ce rythme-là, l'USK ne peut plus être compétitive et sera condamnée un jour ou l'autre à disparaitre de l'échiquier sportif national avant l'avènement du centenaire du Club prévu en 2027.
