La scolarisation des filles, comme le montrent certains chiffres, mentionnés dans le rapport , est un volet dont pâtissent plusieurs pays dans le monde. Chacun essaie d'y remédier à sa manière, de bonnes pratiques et expériences efficaces dans certains pays, inefficaces ou inapplicables dans d'autres, mais qui permettent un terrain d'échange fructueux. Scolarisation des filles Faits et chiffres •Le ratio de scolarisation filles / garçons n'a cessé de s'améliorer, atteignant 97 filles pour 100 garçons au niveau primaire, 96 filles pour 100 garçons au niveau secondaire et 108 femmes pour 100 hommes dans l'enseignement supérieur en 2008. • En 2007, 72 millions d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire n'étaient pas scolarisés, dont 54 pour cent étaient des filles. De même, 54 pour cent des 71 millions d'adolescents qui ont quitté l'école en 2007 étaient des filles. •Les femmes représentent près des deux tiers des 759 millions d'adultes analphabètes dans le monde. L'accès des filles à l'éducation peut être particulièrement limité si elles vivent dans la pauvreté, dans les zones rurales ou dans des bidonvilles; appartiennent à un groupe minoritaire, sont touchées par les conflits armés, ou vivent avec un handicap. Le mariage précoce, les grossesses précoces et le travail des enfants peut forcer certaines filles à abandonner l'école. Les interventions réussies peuvent inclure: la suppression des frais scolaires, programmes d'alimentation scolaire et de la distribution des uniformes scolaires gratuits. Les investissements dans l'infrastructure comme l'eau et l'assainissement, le transport et l'énergie peuvent améliorer la sécurité des filles à et sur le chemin de l'école, et réduire le fardeau de travail des filles à la maison. La formation informelle peut également toucher les femmes et les filles non scolarisées, et elle est particulièrement importante pour les étudiantes dans les pays affectés par des situations d'urgence causées par des conflits ou des catastrophes. Les interventions peuvent inclure l'accès aux technologies de l'information et de la communication afin de développer les possibilités d'enseignement à distance pour les femmes et les filles. Lutter contre les stéréotypes Assurer l'accès à l'éducation n'est pas cependant pas suffisant. L'éducation doit être de bonne qualité et adaptée aux exigences du marché du travail. Actuellement, trop d'enfants quittent l'école sans connaissances de base en lecture, écriture et calcul. Il est crucial d'investir dans une éducation de qualité, en privilégiant le développement professionnel des enseignants, la révision des programmes et l'amélioration des conditions d'apprentissage. Les stéréotypes de genre dans les programmes officiels, les manuels scolaires et les conseils apportés aux étudiants et étudiantes sur leur orientation scolaire peuvent restreindre leurs choix de carrière. Limiter les choix éducatifs des femmes et des filles a de lourdes conséquences: elle peut contribuer à l'écart de rémunération et à la surreprésentation des femmes dans les secteurs et emplois peu rémunérateurs. Les interventions peuvent inclure: la révision du matériel éducatif, la sensibilisation des enseignants ainsi que la présentation de modèles masculins et féminins dans des domaines d'études. Les initiatives doivent se concentrer sur la rupture des stéréotypes de genre pour les filles et les garçons. Les bonnes pratiques •Sensibilisation des parents et des communautés à la valeur de l'éducation des filles (Turquie) •Révision des programmes et manuels scolaires pour éliminer les stéréotypes liés au genre (Grèce) •Mise en place de critères d'évaluation pour le choix de manuels scolaires tenant compte des sexospécificités (Brésil) •Développement de lignes directrices liées au genre pour les éditeurs de manuels (Malaisie) •Formation des enseignants sur l'égalité entre les sexes (Belgique) •Programmes de transferts monétaires conditionnels destinés aux élèves de sexe féminin pour augmenter la scolarisation des filles (Inde) La science et la technologie au service des femmes et des hommes Faits et chiffres •Au niveau tertiaire, les femmes dominent dans certains sous-domaines de la science, en particulier les sciences du vivant et les sciences sociales. Moins de progrès ont été réalisés dans les sciences appliquées. En 2007, la part globale moyenne des étudiantes était de 21 pour cent en ingénierie, production et construction. • En moyenne, dans 121 pays avec les données disponibles, les femmes représentent 29 pour cent des chercheurs, et seulement 15 pour cent des pays ont réalisé la parité entre les sexes. • La participation des femmes au marché du travail a été estimée à 52,6 pour cent en 2008, comparativement à un taux de participation des hommes de 77,5 pour cent. Parmi les 20 - 24 ans, les femmes accusent un retard dans la participation au marché du travail dans toutes les régions. Renforcer la participation des femmes dans les sciences et technologies et l'innovation contribue non seulement à la croissance économique mais assure également que les nouveaux produits et applications répondent aux besoins des hommes et des femmes. Les décideurs doivent aussi concentrer leurs efforts sur le contenu de la science et de ses applications. Les scientifiques et les ingénieurs, hommes ou femmes, ne sont pas libres de préjugés sexistes et peuvent négliger de prendre en compte les considérations de genre dans la recherche et la conception des produits. Intégrer l'analyse comparative entre les sexes dans la recherche et le développement - en examinant le potentiel de chaque projet afin de réduire les disparités existantes entre les femmes et les hommes - peut aider à produire de meilleures données scientifiques et des connaissances et des produits plus utiles. Il est également important que les efforts de déploiement des technologies soient informés par les réalités locales pour assurer l'adoption à grande échelle des technologies par les femmes. Les gouvernements ont la responsabilité de veiller à ce que les priorités nationales et internationales en matière de recherche et d'innovation bénéficient autant aux hommes qu'aux femmes. La communauté internationale peut aider à stimuler l'innovation pour les populations mal desservies, par exemple en organisant des concours pour l'octroi de subventions à des programmes qui mettent l'accent sur les besoins des femmes, ou en créant des partenariats pour aider les intervenants à rassembler des fonds et partager leurs expériences. Bonnes pratiques pour mettre les sciences et les technologies au service des femmes •Financer des chaires universitaires pour les femmes en sciences et en ingénierie (Canada) •Associer des étudiants de premier cycle en sciences avec les élèves du secondaire (Norvège) •Promotion active de l'inscription des étudiantes dans les universités (République-Unie de Tanzanie) •Etablissement d'un pacte national pour les femmes dans les carrières mathématiques, informatiques, scientifiques et technologiques (Allemagne) •Organisation de camps scientifiques (Zambie) •Augmentation du nombre d'enseignantes dans les instituts techniques professionnels (Pakistan) •Création d'un parc scientifique de la biotechnologie qui réunit des femmes entrepreneurs, des scientifiques, des institutions financières et l'industrie (Inde) La participation des femmes au marché du travail Participation des femmes au marché du travail Faits et chiffres •La participation des femmes au marché du travail a été estimée à 52,6 pour cent en 2008, comparativement à un taux de participation des hommes de 77,5 pour cent. • Parmi les 20 - 24 ans, les femmes accusent un retard dans la participation au marché du travail dans toutes les régions. Des initiatives ciblées peuvent inclure: des services de conseil et de placement et des formations tenant compte des sexospécificités. La préparation à l'emploi et des compétences en matière de recherche d'emploi devraient être inclus dans les programmes d'enseignement secondaire et supérieur et dans la formation professionnelle.