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Faire sortir de la crise de l'emploi les jeunes porteurs de projets, à travers l'entrepreunariat et le coaching Entretien avec Rida Lamrini, Président de la Fondation du Jeune Entrepreneur
M. Rida Lamrini, Président de la Fondation du jeune entrepreneur, a été invité par la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique, au mois de décembre, pour présenter son expérience en matière d'accompagnement des jeunes dans le secteur de l'entreprenariat et du marché de l'emploi. Répondre aux besoins des jeunes, était l'objectif du séminaire qui a réuni une centaine de jeunes du Maroc, de Tunisie, d'Algérie, d'Egypte, Soudan... Dans cette conjoncture tout d'abord politique que connait la région, et la crise économique et financière qui engouffre le marché de l'emploi, réunir autant de jeunes (150) de la région de l'Afrique du Nord était impressionnant. L'objectif était de recueillir leurs impressions, leurs espérances, les encourager et répondre à leurs besoins, mais surtout, les écouter et les motiver à travers les différents ateliers offrant une panoplie de solutions, de suggestions. L'un des plus grands problèmes, c'est que tous ces jeunes sont confrontés à des difficultés majeures face à des économies qui n'offrent pas suffisamment d'emplois, dit M. Lamrini. La solution de base contre cette ironie du sort, mais aussi contre les mauvaises gouvernance et gestion, serait que les pays maghrébins connaissent une grande croissance. Et ce ne serait jamais suffisant, il est impératif d'explorer d'autres voies. La voie de l'entreprenariat, mise en exergue dans un certain nombre de documents de travail du forum, est une voie prometteuse. Si le jeune n'a pas d'emploi, la seule solution c'est de créer sa propre entreprise et, avec un peu de chance, employer d'autres personnes. De toute évidence, tous les jeunes ne peuvent pas devenir des entrepreneurs, mais autant orienter dans ce sens ceux ou celles qui ont des idées. Sur la base de cette philosophie ou idéologie, a été créée la Fondation du jeune entrepreneur par M. Rida Lamrini en 2010, encore juvénile mais active, qui a pu, rien qu'en 2011 «concrétiser» un grand nombre de projets au niveau local. Partant du constat implacable que 200 000 jeunes arrivent chaque année sur le marché du travail au Maroc, dont 50% est casée avec peine, et que le reste constitue le stock de chômeurs, a pris naissance la Fondation. Mais aussi sur la base de l'expérience personnelle de M. Lamrini, avec ses propres petits moyens, sa méthodologie innovante mais bien simple, répondant aux besoins des jeunes. Le couronnement de tout projet doit satisfaire trois critères, stipule M. Lamrini. D'abord, une étude profonde du projet, première étape franchie par tout promoteur, qu'il ait des ressources financières ou non. Une ignorance que le jeune promoteur, qui a les moyens, peut combler en payant les services d'experts. Outre l'expertise nécessaire aux jeunes pour les aider à concrétiser leurs projets, la Fondation installe des maisons du jeune entrepreneur, dans différentes localités lointaines marocaines. «On ne peut demander à un jeune qui habite Taounat, Oued Zem ou Bouarfa de venir créer son projet dans une grande ville du Royaume», insiste M. Lamrini. La fondation leur rend accessible l'expertise dont ils ont besoin et tous les services et les mesures que l'Etat a mis en place pour eux, dans leur environnement. Les experts de ces structures de proximité se déplacent dans la rue, les cafés, les souks, les douars, les moussems, à la recherche d'une idée, d'un bon profil ou d'un projet prometteur, mais aussi pour diffuser l'information. Jusqu'à aujourd'hui, ont été implantées plusieurs maisons, à Casablanca, Oued Zem, Bejaad, Khouribga, Berrechid, Settat et à Bengrir. D'autres vont ouvrir au niveau de Beni Mellal, Fkih Ben saleh, Marrakech, Kalaat Sraghna, Youssoufia, Safi et El Jadida. Les moyens étant à leurs limites, le besoin se ressent en bailleurs de fonds, en entreprises citoyennes ou en bénévoles pour en faire profiter davantage de personnes. L'association à but non lucratif, laquelle s'adresse à une frange de la société lésée et démunie, assure à son compte toutes les charges, frais ou services, entre loyer, équipement, salaires du personnel... Ces jeunes n'ont même pas de quoi se payer une chemise pour aller rencontrer le banquier. Après évaluation de ces jeunes porteurs de projets, la Fondation leur offre deux autres prestations, à savoir la formation sur les éléments de base de ce que c'est qu'un plan d'affaire ou business plan, et la préparation au processus Moukawalati, un très bon dispositif qu'il faut savoir mettre en œuvre. La création d'une entreprise n'étant pas chose aisée, il faut se battre avec ces jeunes pour faire avancer les choses et aboutir à des résultats concrets. La preuve, après un an d'opérations réelles, faites par la Fondation du jeune entrepreneur, une centaine de jeunes ont pu créer, à la fin 2011, leurs propres entreprises financées par des banques et 300 jeunes sont en phase d'encadrement. Ce sont des projets dont la moyenne du programme d'investissement varie entre 200 000 dhs à 250 000 dhs, avec des créations d'emploi, en moyenne, de 3 à 4 par entreprise. Toutes ces actions se font dans le cadre Moukawalati, en partenariat avec un ensemble d'intervenants : l'ANAPEC, les centres régionaux d'investissement (CRI de Settat et Marrakech), les banques, l'OCP, Un engagement lie également la fondation avec l'Agence pour le partenariat et le progrès pour la réalisation de 150 projets en l'espace de 18 mois. un prosess industriel