Les cimaises de la Villa Val d'Anfa du Crédit du Maroc à Casablanca abritent jusqu' au 15 juillet 2013 les œuvres récentes de l'artiste peintre oniriste Abderrahim Trifis, et ce aux cotés de celles de Mohamed Tabal et d'Abdellah El Atrach. Le fond domine la surface des œuvres de Trifis (vit et travaille à Marrakech et à Essaouira) qui embrassent l'infini des impressions, des tempéraments et des significations. L'acte pictural de cet artiste ciseleur est un jaillissement, une délivrance et un état d'âme. Lauréat du premier prix de l'alliance franco-marocaine au festival de l'Etrange à Essaouira en 2010 et en 2011, Trifis est l'auteur des natures et des paysages insolites qui relatent l'essence de l'existence effective : une source inépuisable d'inspiration pour les artistes rêveurs. Elle est une invitation au voyage et à la découverte. Cette nature fantasmagorique nous transporte au plus près de notre espace vécu et de ses environnements ! Corps et figures du corps, ses structures picturales se veulent notre référence et notre horizon et le paysage chimérique qui incarne la vision (perception, conception et structuration) que nous construisons de l'environnement naturel et de la condition humaine. La nature hétéroclite a toujours été et continue d'être une inépuisable source d'inspiration pour cet artiste rêveur. Elle est le moteur et le motif de maintes créations qui ont bouleversé le cours de son parcours. Il travaille d'après nature imaginative, mais aussi sur la nature, dans la nature et avec la nature qui ne cesse de lui offrir l'infinie diversité de ses aspects et la richesse de ses matériaux. Ses approches peuvent être symboliques, narratives, métaphoriques ou strictement métaphysiques. L'œuvre d'art en tant qu'objet autonome est arrivée au Maroc avec les peintres orientalistes. Or, ces derniers étaient, outre les scènes de la vie quotidienne, fascinés par le spectacle des sites naturels du pays où ils venaient planter leurs chevalets pour peindre sur le motif la beauté de sa lumière, la variété de la flore et la richesse de ses matières minérales. Du nord au sud, d'est en ouest, les Orientalistes ont parcouru le Maroc pour tenter de saisir ses plaines verdoyantes, ses montagnes fertiles et arides et ses déserts immenses et mouvants. Il y a essentiellement trois modes de relations que peut entretenir Trifis avec la nature imagée et l'imaginaire : - La nature imagée peut être une référence et une source d'inspiration pour produire des œuvres d'art qui représentent des paysages. - La nature imagée peut être aussi envisagée en tant que fournisseur de matériaux et outils pour la création artistique. L'artiste n'a plus recours à d'autres moyens plastiques pour représenter ou interpréter sa vision de la nature, mais lui emprunte directement ses moyens plastiques pour les présenter en tant que tels dans des lieux de production et de diffusion d'art. - La nature imagée, enfin, peut être considérée comme un terrain d'investigation et d'inscription artistique hors du commun. Dans ce cas, Trifis abandonne les moyens habituels de la pratique artistique et les lieux conventionnels de production et de diffusion de l'art, pour se rendre directement dans la nature invisible et latente : « Nous sommes en face d'une iconographie particulièrement singulière, où les références à l'Afrique ne sont pas vues de l'esprit. Né en 1974 à Sidi Moukhtar dans la région de Chichaoua et peintre autodidacte , Abderrahim Trifis s'est créé un univers proprement métamorphique. Y est représenté un ensemble de motifs et de figures sortis tout droit, dirait-on, de son imagination, dont la polyphonie de la couleur et l'étrangeté des formes rappellent à s'y méprendre l'art amérindien, l'art mystique des sectes religieuses, les vieilles légendes du terroir. Une véritable féerie règne dans les œuvres.», écrivait Loft Art Gallery, commissaire de l'exposition. Il est à rappeler que dans le cadre de la quatrième édition de l'événement «Faddae Ennas» organisée récemment sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI et la présidence effective de Son Altesse Royale Lalla Meryem et initiée sous le signe «Addikra Addahabia» à la place Djamaâ El F'na à Marrakech, l'Association Nationale des Arts Plastiques a fait participer l'artiste plasticien Abderrahim Trifis, et ce aux cotés de 49 artistes plasticiens d'ici et d'ailleurs qui on travaillé en plein air devant le public sous des tentes spécialement conçues à cet effet, ce qui a insufflé à cette place mythique un nouveau esprit voire un label de beauté naturelle loin de toute agression et dénaturation. Une opportunité précieuse pour inviter les passionnés d'art à fêter et à vivre le bonheur du sacré et du spirituel en compagnie de cet artiste fantaisiste qui met en toile le langage caché des figures et des signes en proposant des œuvres artistiques particulièrement imprégnées de symbolisme et d'expressionnisme à l'instar de ses contemporains Mohamed Tabal et Abdellah El Atrach. Il a exposé également à Hérouville Saint-Clair en France en 2009, à la Foire Internationale de l'art de Casablanca en 2011 et au Salon National d'Art Contemporain en 2013.