Les travaux du colloque international sur "50 ans de travail parlementaire au Maroc et développement de l'action parlementaire dans le monde", organisé sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI en commémoration du 50ème anniversaire de la création du Parlement marocain, ont pris fin lundi soir à Rabat. Ce colloque, initié par les deux Chambres du Parlement, a été marqué par la participation d'experts et universitaires marocains et étrangers ayant traité de deux axes principaux: Le premier porte sur le bilan de 50 ans de travail parlementaire au Maroc à l'épreuve des développements de l'action parlementaire au niveau international, alors que le deuxième mettra l'accent sur les conditions d'amélioration de l'action parlementaire à la lumière des expériences comparées tenant en compte des études et rapports élaborés par les différents parlements. Des anciens présidents des deux Chambres du Parlement ont été invités à livrer leurs témoignages sur les 50 années d'action parlementaire dans le cadre de ce colloque, qui s'est penché également sur plusieurs thèmes, à savoir : "Le Parlement à la lumière de la nouvelle Constitution de 2011", "La première expérience parlementaire 1963-1965 : les conséquences et les leçons", "L'approche sociologique de 50 ans de législation", "Développement de la structure et les missions du Parlement marocain" et "Les portées constitutionnelles et politiques parlementaires marocaines". Outre les interventions des présidents des groupes parlementaires, cette rencontre a traité des questions relatives aux conditions de développement de l'action parlementaire dans le monde, les nouvelles missions du Parlement : outils juridique pour l'action parlementaire adéquate et ce, avec la participation des responsables de l'Union interparlementaire et des experts internationaux. SM le Roi Mohammed VI a adressé un Message aux membres des Chambres des Représentants et des Conseillers à l'occasion du cinquantenaire du Parlement, dans lequel le Souverain a indiqué que le cinquantenaire du Parlement marocain constitue un "moment historique'' dans le processus d'évolution politique du Maroc, qui a réussi, grâce à cette institution constitutionnelle, à consolider les fondements de la démocratie représentative. Le plan pour la mise à niveau et le développement de l'action de la Chambre des Représentants, soumis récemment à la Haute Attention du Souverain, constitue un "pas prometteur" pour gagner en efficacité dans l'accomplissement de ses missions de législation et de contrôle et dans l'évaluation des politiques publiques, a estimé SM le Roi Mohammed VI. Un documentaire traçant les étapes de l'expérience parlementaire depuis 1963 a été diffusé, lors de l'ouverture de ce colloque qui s'est déroulé en présence notamment du Chef du gouvernement, de plusieurs ministres, d'anciens présidents des deux Chambres, de plusieurs ambassadeurs accrédités au Maroc et de plusieurs invités étrangers. Dans leurs témoignages, des anciens présidents des deux Chambres du Parlement ont affirmé que l'adoption très tôt du choix du multipartisme a permis au Maroc de construire une expérience parlementaire pionnière et solide, soulignant que ce choix s'avère aujourd'hui judicieux, puisqu'il a garanti au pays la stabilité et la sécurité. Unanimité autour de l'intégration de la composante "citoyen" dans l'élaboration des politiques législatives Les experts ayant participé à un colloque international, organisé lundi à l'occasion du cinquantenaire de la création du Parlement marocain, ont été unanimes à faire prévaloir l'importance qui échoit à l'intégration de la composante "citoyen" dans l'élaboration des politiques législatives. Il appartient à l'institution parlementaire d'associer le citoyen à la conception législative, de sorte à placer ses aspirations au cœur même de l'exercice parlementaire, telle était l'idée principale étayée par ces experts qui étaient invités à intervenir lors d'une session sous le thème "les conditions d'amélioration de l'action parlementaire dans le monde". Il sied de penser le tandem "Parlement/citoyen" comme un système où la "communication va dans les deux sens", a souligné le directeur de l'Organisation "Global Partners Governance", Greg Power, précisant que pour le Parlement, il est plutôt question d'écouter et de comprendre les attentes des citoyens pour mieux optimiser son action et ainsi mieux agir. Afin d'associer le citoyen à l'action parlementaire, un travail de simplification et de vulgarisation s'impose pour l'informer, en profondeur, des détails du travail législatif, notamment pour ce qui est des textes à forte connotation technique, a-t-il noté. De son côté, le professeur à l'Université Laval au Québec, Eric Montigny, a estimé qu'il n'y a pas de parlement modèle et qu'aucune institution législative n'est à l'abri d'une crise de confiance, d'où l'impératif, a-t-il dit, de mener une réflexion sur les moyens à même de placer les attentes, aspirations et doléances du citoyen au cœur de l'action parlementaire. En effet, il incombe à chaque société de développer son propre mode d'interaction avec l'institution parlementaire, avec à l'appui un effort d'introspection judicieux, a-t-il ajouté, faisant observer que la "transparence parlementaire" exige aussi et surtout de s'ouvrir sur le citoyen. Pour sa part, le représentant de la Fondation Westminster, Geoff Langdson a indiqué que pour bien cerner l'action parlementaire, il revient à tout pays de définir méticuleusement les contours de sa politique générale et de fixer des priorités, formulées de façon claire, pratique et limpide. Cet effort de simplification, a-t-il expliqué, est indispensable pour amener le citoyen à s'impliquer davantage dans le processus législatif et partant, seconder le parlement dans ses missions de contrôle de l'Exécutif. Le professeur à la Faculté de droit de Kénitra Tariq Zair a, quant à lui, indiqué que la commémoration du jubilé d'or du parlement marocain est une occasion précieuse pour s'arrêter sur le rôle du parlementaire et sa contribution à l'ancrage de la démocratie, faisant savoir que dans le sillage des réformes constitutionnelles, le député se doit, désormais, d'accomplir de nouvelles missions d'ordre fonctionnel, relationnel et organisationnel. M. Zair a jugé primordial pour le parlementaire de revigorer ses méthodes de travail pour accompagner "l'inflation législative", assimiler l'interférence entre les institutions constitutionnelles et persévérer dans le processus de moralisation de l'action parlementaire. Présidé par les présidents des deux Chambres du Parlement, Karim Ghellab et Mohamed Cheikh Biadillah, en présence notamment du Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane et de plusieurs ministres, ce colloque, initié sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, a pour thème "50 ans de travail parlementaire au Maroc et l'évolution de la pratique parlementaire dans le monde".