En juin 2012, les établissements scolaires espagnols comptaient 154.549 élèves marocains, soit 18% des résidents originaires du Maroc et 19,8% des étrangers scolarisés. En 2011, ils étaient 143.424 et leur part dans les résidents marocains et les élèves étrangers étaient respectivement de 16% et 18%, soit une hausse de deux points. La grande majorité des élèves marocains est inscrite dans l'enseignement obligatoire mais à peine 9% parmi eux dépassent ce niveau scolaire. Malgré les sacrifices consentis par les familles (chaque rentrée scolaire coûte en moyenne 822 euros par enfant dans l'enseignement public), les élèves marocains réussissent peu à l'école. Chaque année quelques milliers parmi eux sont orientés vers les cycles de la formation professionnelle sans avoir dans la plupart des cas décroché le diplôme de fin d'études de l'enseignement secondaire obligatoire. En 2011, ils étaient plus de 4.000 à suivre leur formation dans le cadre du Programme de Qualification Professionnelle Initiale (Programa de Cualificación Profesional Inicial-PCPI) soit le 1/4 de l'ensemble des élèves d'origine étrangère suivant cette formation. Ils constituaient aussi 25% des étrangers des classes spécialisées pour élèves en difficultés. Les jeunes marocains sont aussi moins présents dans l'enseignement secondaire post-obligatoire (préparation au Baccalauréat) que dans les différents niveaux de la formation professionnelle : ils représentent respectivement 2% et 6,5% sur l'ensemble des Marocains scolarises en 2011. Cette situation, qui traduit un décrochage scolaire évident, se répercute sans aucun doute sur leur intégration dans le marché de l'emploi espagnol et européen. En 2010, l'abandon scolaire touchait 40% des Marocains âgés de moins de 20 ans, proportion supérieure de 10 points à la moyenne nationale espagnole40. Mais, s'agissant d'immigrés, cette proportion reste dans les limites observées par la commission européenne dans sa Stratégie 2020 adoptée le 31 octobre 2011. En effet, en Espagne tout comme en Grèce et en Italie, plus de 40% des jeunes immigrés quittent l'école prématurément. Le cas des Marocains ne fait donc pas exception. Les Marocaines scolarisées sont plus nombreuses à suivre leurs études dans le niveau scolaire secondaire post-obligatoire que les garçons et c'est d'ailleurs le seul niveau scolaire où leur poids est supérieure à celui des élèves de sexe masculin : 59,3% contre 40,7%. En revanche, dans la formation professionnelle qui accueille 6% de jeunes marocains scolarisés la part des filles n'atteint guère le seuil des 40% observé dans les autres niveaux du cursus scolaire ; 31% seulement y étaient inscrites en 2011. La répartition des élèves marocains sur le territoire espagnol est marquée par une forte concentration en rapport avec la concentration déjà relevée plus haut de la population marocaine en Espagne. En effet, 3/4 d'entre eux résident dans cinq régions autonomes -sur les 17 que compte l'Espagne : la Catalogne, Madrid, l'Andalousie, Valence et Murcie. A elle seule, la région catalane, lieu de résidence des premiers noyaux stables de la communauté marocaine en Espagne depuis les années 70, en abrite 30%. La population estudiantine : Evolution à la baisse En mars 2012, 2605 Marocains étaient titulaires d'une autorisation de séjour pour études en Espagne; ils étaient 3492 en décembre 1998 et 3745 en 2001. Il y a donc une baisse manifeste des Marocains qui poursuivent leurs études en Espagne. Leur nombre en 2012 est retombé au niveau assez faible de 997 En effet, la courbe de croissance des étudiants marocains en Espagne affiche une tendance opposée à celle de l'ensemble des Marocains installés dans ce pays. La part des étudiants marocains dans l'ensemble des étudiants étrangers d'Espagne marque aussi une baisse de 10 points entre 1998 et 2012. Cette tendance contraste avec l'augmentation régulière des élèves marocains des lycées espagnols accrédités au Maroc, les 5000 étudiants qui suivent les filières de langues et littérature espagnoles dans les établissements universitaires marocains et les 65.000 lycéens marocains et plus qui ont opté pour l'espagnole comme deuxième langue étrangère42. Cet enthousiasme pour la langue espagnole et l'intensification des relations maroco-espagnoles dans tous les domaines y compris la culture, ne se traduisent pourtant pas par une augmentation du nombre des étudiants marocains inscrits dans les universités espagnoles. La majorité des étudiants marocains inscrits en Espagne en juin 2012 appartiennent à la classe d'âge comprise entre 20 et 29 ; seuls 13% sont âgés de plus de 29 ans. Par ailleurs durant la décennie 2002-2012 la part des femmes est demeurée légèrement inférieure à celle des hommes tout en s'approchant des 50%. En même temps la situation s'est inversée au sein de l'ensemble de la population estudiantine étrangère où la part des femmes est supérieure à celle des hommes. (52% en 2002 ; 56% en 2012).