Les observateurs sont tous unanimes, pour vaincre Boko Haram, le Président Muhammadu Buhari, élu mardi, va devoir remporter la bataille sociale et économique du nord du pays, minée par la misère. « Boko Haram c'est tout le monde, les jeunes au chômage, les femmes démunies, les père de famille en colère contre la misère qui se sont laissés convaincre par le groupe armé ». Ce constat de cet observateur, basé à l'extrême nord du Cameroun, où sévit l'insurrection armée, révèle bien la tâche immense qui attend le Président Muhammadu Buhari. Elu à la tête du pays face au Président Goodluck Jonathan, il a promis de lutter contre la corruption qui mine le pays mais aussi de vaincre le groupe terroriste Boko Haram, qui sème la terreur dans le nord. Les observateurs sont en effet tous unanimes : pour vaincre Boko Haram pour de bon, le chef d'Etat nigérian, âgée de 72 ans, ancien général, va devoir redresser la situation sociale et économique du nord plongé depuis des décennies dans la misère. C'est de cette misère d'ailleurs que Boko Haram a pu grossir ses rangs, en engageant des jeunes désœuvrés, des pères de famille en colère ou encore des femmes démunies, qui ont perdu tout espoir d'un changement de leur situation. Boko Haram est vrai en perte de vitesse depuis que les troupes tchadiennes, nigériennes, camerounaises et même béninoises sont à ses trousses pour épauler l'armée nigériane qui n'a jamais réussi à faire face au groupe armé. Mais la solution militaire ne suffira pas à éradiquer définitivement l'insurrection armée, affirment les analystes. Il va donc falloir que le pouvoir mène un travail en profondeur dans le nord du pays, où les populations attendent que leur vie change.