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Le We come in peace d'Essaouira : Malgré un contexte délicat au Moyen Orient, la ville des alizées a réussi un pari inespéré en organisant avec flegme la 12ème édition de son festival des Andalousies atlantiques. Aperçu sur une rencontre inébranlable.
Une pluie qui bruine, c'est plus perçant qu'une averse. La première prend délicatement ses quartiers pendant que la seconde traque son congé immédiat. C'est toute la différence entre un travail mené par à-coups persistant et celui asséné le temps qu'on s'en rende compte pour qu'après il s'évanouisse dans les dédales de l'amnésie. Si cette entrée en la matière semble impénétrable, la suite le sera moins. Cela fait des années que le festival des Andalousies atlantiques, par le biais de son troublant forum, tire la sonnette de la fraternité et le l'acceptation de l'Autre. Ailleurs, au sein de «prestigieuses» instances internationales, on procède à l'envoi de quantité de missiles de bons mots qui s'effilochent dès leur lancement pour, qu'à l'arrivée, ils éclatent mou. Lorsque Musulmans et Juifs se retrouvent dans cet écrin qu'est Dar Souiri pour palabrer, les langues se délient et donnent des frissons. L'incompréhension y est totale pour l'infâme esprit du sectaire. Car ce festival ne tire son sens que de ce qu'il s'y dit, entre témoignages appuyés de vécus heureux ou douloureux, entre joies ravalées et larmes affichées. Les Andalousies atlantiques mettent définitivement en scène des histoires lointaines au regard affuté sur l'avenir. Lorsque son initiateur, André Azoulay, lance les discussions avec une voix gorgée d'émotion, ce sont des perles qui viennent s'écraser sur quelques joues préalablement imperturbables. Une magie qui s'opère, un moment grave et salvateur. Et puis, il y a eu de la musique mettant dans une même bulle des artistes de confessions cousines. Cette musique était celle de la communion, du partage, du rapprochement, de l'égoïsme dégagé et de la fusion engagée. En somme, pour cette édition, Essaouira a encore péché par une folie constructive. Ne devrait-elle pas être considérée comme une malade qui mourrait en bonne santé ?