Parmi les troubles liés à la grossesse, la grossesse extra-utérine, aussi appelée nidation ectopique, peut prendre différentes formes et compromettre la fertilité de la femme enceinte, voire engager son pronostic vital. Le ventre rond, le teint épanoui, l'arrivée prochaine d'un nouveau petit être... La grossesse est souvent un moment de bonheur. Elle marque une étape importante dans la vie intime et l'espoir de transmettre quelque chose à son enfant. Bien qu'elle se déroule correctement dans la plupart des cas, environ 2 % sont des grossesses extra-utérines, encore appelées grossesses ectopiques. Avant d'arriver à la grossesse, la phase de développement de l'ovule fécondé pose parfois des problèmes qui peuvent s'avérer graves dans certains cas. La grossesse extra-utérine, ou GEU, touche les femmes de manière aléatoire, et mieux vaut s'en prémunir et veiller aux signaux qu'envoie le corps pour la mettre en évidence au plus tôt. La grossesse extra-utérine est l'implantation et le développement d'un ovule fécondé à l'extérieur de la paroi utérine, due à un retard de la migration. Par voie de conséquence, il se retrouve en dehors de la cavité utérine. Anomalie positionnelle, il s'agit d'une migration de l'œuf qui n'a pas eu lieu (problème de mobilité) ou qui a stoppé son cheminement vers l'utérus (problème de perméabilité des organes) à partir du sixième jour, quel que soit l'endroit du corps où il se trouve. Le plus souvent implanté au niveau de la trompe de Fallope, le zygote peut finir sa course sur un ovaire, la cavité abdominale ou directement sur le col utérin. Les causes de la grossesse extra-utérine Trois raisons sont mises en avant pour évoquer l'échec de la nidation : il peut s'agir d'un retard lors de la captation de l'œuf par la trompe de Fallope. l'arrêt ou le ralentissement de la migration de l'œuf peuvent être dus à un antécédent inflammatoire ou être liés à une malformation génitale. l'empêchement de la migration peut tout simplement résulter de la grosseur de l'œuf. Les femmes concernées Il existe deux types de femmes. Celles qui sont sous un moyen contraceptif : on évoque alors un échec de la contraception. Pour ce qui est de l'échec de la reproduction, la raison est étayée par l'infertilité ou le risque de récidive de grossesse extra-utérine. Chaque femme peut détecter quand elle fait l'objet d'une grossesse extra-utérine par la survenue de douleurs pelviennes, des vertiges et l'apparition d'un écoulement de sang autre que les règles et en dehors de cette période (métrorragie). L'échec de la nidation peut toucher toutes les femmes, sous contraception ou non, ce qui entraîne une grossesse ectopique. Encore faut-il arriver à localiser l'endroit où l'œuf fécondé s'est arrêté. Les spécialistes mentionnent deux types de localisations : les grossesses tubaires (c'est-à-dire liée à la trompe de Fallope) et extratubaires, beaucoup plus rares. Les grossesses tubaires concentrent à peu près 95 % des grossesses extra-utérines. Plus rares, les localisations extratubaires sont de l'ordre de 5 %. Il s'agit de la grossesse ovarienne : l'implantation de l'œuf s'effectue sur un ovaire. La cause de ce type de grossesse demeure obscure, mais l'on sait que le port d'un stérilet (dispositif intra-utérin) en augmente le risque ; la grossesse abdominale : l'implantation de l'œuf se fait dans la cavité péritonéale. La grossesse cervicale : implantation de l'œuf au niveau du col utérin. Elle est souvent due à un antécédent tel qu'une césarienne ou une Fiv (fécondation in vitro). Il existe des causes multiples qui alertent les femmes pouvant en développer une grossesse extra-utérine. Outre les signes d'une grossesse normale (ressentir une tension au niveau des seins, des vomissements et des épisodes mictionnels fréquents), les signes avant-coureurs spécifiques de cette grossesse ectopique sont : un retard des règles ; une anomalie du cycle menstruel( une aménorrhée secondaire chez une femme qui avait jusque-là un bon fonctionnement de son cycle, des saignements utérins inhabituels et anormaux en dehors leur cycle menstruel, de couleur sépia, voire noirâtre et relativement peu abondantes, des douleurs dans la partie inférieure de l'abdomen et à hauteur du bassin, dans le bas ventre avec des douleurs de l'épaule ; un étourdissement jusqu'à subir des malaises ; une chute de la pression artérielle due à une hémorragie interne en cours de formation. Prévention Le mode de contraception augmente les risques encourus. En effet, s'il diminue les risques de grossesse, il n'évite pas pour autant les cas de grossesse extra-utérine. Il s'agit des techniques utilisant un dispositif intra-utérin comme le stérilet ou la contraception orale par progestérone qui ralentit le mouvement des cils tubaires et donc la migration de l'œuf fécondé dans l'utérus. Le tabac est également source de risque, à cause de la nicotine. La consommation de tabac augmente les risques de grossesses ectopiques, même pour une dépendance minime estimée entre une à dix cigarettes par jour. L'IVG (interruption volontaire de grossesse) est aussi une source de risque, surtout si elle a été pratiquée à plusieurs reprises. Et ce, en raison des infections qui peuvent être développées lors de ces interventions. Enfin, l'aide à la procréation peut malheureusement viser un but non escompté en favorisant la grossesse extra-utérine. En effet, la stimulation de l'ovulation peut créer un déséquilibre hormonal. Quant à la Fiv (fécondation in vitro), elle demeure une cause de ce type de grossesse, car elle optimise le risque de grossesse hétérotopique (combinaison d'une grossesse extra-utérine et d'une grossesse intra-utérine). Enfin, une malformation congénitale comme une étroitesse de la trompe ou encore une hypoplasie (développement insuffisant d'un organe ou d'un tissu cellulaire) peuvent aussi causer une GEU. Ainsi, non seulement il faut rester vigilant sur les signes classiques d'une grossesse normale, mais il est primordial de surveiller aussi tous les autres symptômes qui pourraient alerter la femme de l'éventualité d'une grossesse ectopique. Par ailleurs, le passé de la femme est à prendre en compte pour évaluer les risques d'une grossesse anormale.