Amina Shaqi est avant tout une femme de culture. Et c'est comme telle que je l'ai connue. On va dire bien sûr, puisqu'elle a été professeur, c'est normal. Mais ce n'est pas toujours évident, et de nos jours de moins en moins évident. Ce ne sont pas les enseignants qui se limitent à leur métier, aux programmes, aux exercices et aux œuvres prescrits qui sont des gens de culture(...) D'abord en tant que journaliste qui suivait, couvrait et participait aux activités culturelles, puis comme « activiste » pour ne pas dire militante, associative, dans le mouvement des cinés clubs. D'abord au sein de la fédération nationale, puis dans le projet des ciné-clubs scolaires, initié par le MEN, dans les années 1990. Ensuite et surtout à l'AMALEF, association au sein de laquelle elle a beaucoup donné, aussi bien comme animatrice, encadrante, membre de commissions et de jurys que comme responsable régionale puis nationale. Puis, j'ai découvert avec plaisir qu'elle pouvait, non seulement animer des ateliers de lecture et d'écriture, mais aussi passer à l'acte de création littéraire. Lorsqu'elle s'est présentée au concours de poésie de l'AMALEF, le jury, formé alors d'éminents artistes et professeurs a d'emblée classé ses « aphorismes » poétiques parmi les premières et les meilleures productions. Cela l'a-t-il encouragée dans la voie de la création, ou plutôt celle de l'édition? Toujours est –il qu'enfin – mais il n'est jamais trop tard- elle nous a gratifiés de ces murmures. Murmures puisés dans le plus profond d'elle-même, et qui sont autant de confidences, de confessions et de cris du cœur.