Le ministre britannique des Finances, George Osborne, qui fait campagne pour le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne, devrait annoncer mercredi son intention prendre des nouvelles mesures d'austérité en cas de Brexit. A l'heure où les derniers sondages donnent en tête le camp du «Leave» pour le référendum du 23 juin, le chancelier de l'Echiquier devrait hausser le ton et annoncer qu'en cas de sortie de l'Union européenne, il augmentera les impôts et diminuera les dépenses publiques. «Quitter l'UE toucherait l'investissement, nuirait aux familles et serait préjudiciable à l'économie britannique», devrait-il dire dans un discours qu'il prononcera mercredi. «J'aurai la responsabilité d'essayer de restaurer la stabilité des finances publiques et cela signifiera un budget d'urgence, où nous devrons augmenter les impôts et diminuer les dépenses», dira-t-il encore selon des extraits envoyés à la presse par ceux qui son pour le maintien au sein de l'UE («Britain stronger in Europe»). A huit jours du référendum du 23 juin, le dernier sondage mené par The Sun donne un point d'avance au camp du «Remain». Le principal quotidien de la presse tabloïd grand public appelle ses lecteurs à voter en faveur du Brexit. Quatre autres sondages donnaient mardi jusqu'à sept points d'avance aux partisans d'un divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. George Osborne devrait chiffrer à 30 milliards de livres (38 milliards d'euros) les mesures nécessaires en cas de sortie de l'UE. Elles viendront pour moitié d'économies en matière de dépenses et pour moitié d'une hausse de la fiscalité. Le ministre affirme que le taux de base de l'impôt sur le revenu augmenterait de deux points de pourcentage, à 22%, et que le taux maximal d'imposition serait augmenté de trois points de pourcentage et porté à 43%. Un relèvement de l'impôt sur les successions et des taxes sur l'alcool et l'essence sont également prévus. Les dépenses de santé et d'éducation, jusqu'ici largement épargnées par les mesures de réduction du déficit menées depuis six ans par le ministre des Finances, seraient diminuées de 2%, et les dépenses de retraites connaîtraient la même réduction. Alistair Darling, ex-ministre des Finances dans le gouvernement travailliste de Gordon Brown au moment de la crise financière de 2008, devrait s'exprimer aux côtés de George Osborne. «Je suis encore plus inquiet que je ne l'étais en 2008», devrait-il dire, selon des extraits de son discours. «La campagne pour le ‘Leave' n'a aucune idée, aucun plan. Un parti politique qui aurait cherché à se faire élire sur un programme aussi léger et aussi trompeur aurait été mis en pièce.»