Au 27ème sommet Afrique-France, tenu à Bamako (capitale du Mali) les 13 et 14 janvier, tout a été dit : unanimité dans la lutte contre le terrorisme ; unanimité pour la consolidation de la démocratie ; union des efforts pour le développement du continent. Parmi les recommandations de ce sommet, un point attire l'attention. Ainsi les dirigeants présents à ce sommet ont appelé à poursuivre et à approfondir le dialogue sur la question de l'immigration à travers une concertation régulière fondée sur les principes de la solidarité, du partenariat et de la responsabilité commune et partagée. Et d'insister sur l'importance des mobilités, du tourisme, du partage d'expertise et de la circulation des compétences afin de favoriser le dynamisme économique et l'innovation pour répondre ainsi aux besoins des individus. Des déclarations qui seront sans lendemain. En effet, la majorité des Africains considèrent que leur chef d'Etat semble être en déphasage de leurs attentes et serait en grande partie la principale cause des maux dont souffre leur pays. La mal gouvernance et l'iniquité dans la répartition des richesses nationales, les détournements continuent de sévir dans beaucoup de pays sans qu'il y ait une réelle volonté politique d'y remédier. Le pouvoir d'achat du citoyen lambda s'érode d'année en année tandis que les dirigeants s'enrichissent ostentatoirement avec des avoirs incommensurables à l'étranger alors que le pays manque de tout avec une pauvreté indescriptible sans oublier le chômage des jeunes en masse. Autant de fléaux qui font perdre tout espoir de progrès. Comment s'étonner dès que le flux migratoire irrégulier ne fait que s'amplifier. Rien n'y fait pour arrêter ces jeunes qui bravent le vent, les tempêtes, le désert et la mer, au risque de leur vie, à la quête d'un bien meilleur supposé en Occident. Ce même Occident qui s'en barricade à travers des murs et des fils barbelés afin d'empêcher ces immigrés clandestins d'y entrer. En d'autres termes, le sommet de Bamako aurait dû être le rendez-vous du franc-parler. Cette vérité qui consiste à dire aux dirigeants africains que les Africains souffrent et qu'il est temps que ça change en mettant l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. Autrement dit, l'Afrique a besoin de compétences -et il y en a-, de dirigeants intègres et d'institutions fortes pour en finir avec cette mal gouvernance qui ne fait que détruire le continent.