L'avis consultatif du procureur général près la Cour Européenne de Justice qui "invalide" l'accord de pêche Maroc-UE parce qu'il s'applique "aussi au Sahara et à ses eaux adjacentes" sans que "le peuple du territoire" n'en profite, atteint aux principes fondamentaux du droit international par son essence politique, ses interprétations tendancieuses et pro-polisario évidentes et par son jugement tranché alors que le dossier du Sahara est objet d'un processus de règlement onusien dont l'ONU, et à travers elle le Conseil de Sécurité, est l'unique instance chargée d'y veiller. Les règles de neutralité et d'impartialité sont ainsi piétinées par les contrevérités contenues dans cet avis et par sa contradiction flagrante avec le texte et l'esprit même du rapport de la Commission Européenne qui reconnaît que les retombées économiques et sociales de l'accord ont profité à hauteur de 75% aux provinces sahariennes. L'avis du procureur général européen ignore ainsi la réalité sur le terrain, par ailleurs saluée par les Etats et les instances de l'Europe, laquelle réalité se traduit par l'effort colossal consenti par l'Etat marocain dans cette partie de son territoire. Chiffres à l'appui, l'investissement annuel au Sahara est plus d'une dizaine de fois supérieur à ce que ces provinces rapportent comme profit. Une tendance qui a pris encore plus de volume depuis le lancement par le Souverain, en 2015 à Laayoune, du nouveau modèle de développement. Si le Maroc investit tant dans ces provinces, totalement délaissées pendant la longue période coloniale, c'est pour rattraper le temps perdu et consacrer leur mise à niveau économique et social pour un développement harmonieux entre les différentes régions du pays. Le Maroc qui a soumis à l'ONU sa proposition d'autonomie au Sahara, proposition qualifiée à l'international de "sérieuse et crédible", et qui a mis en oeuvre sa stratégique Régionalisation avancée, ne veut voir à la traine aucune de ses douze régions. Il s'agit donc pour lui de tirer les provinces du sud du pays vers le haut et d'en faire profiter pleinement leurs populations. Partant de là, l'avis consultatif du procureur général près la Cour Européenne de Justice est condamnable dans ses portées politique et économique aussi bien pour le Maroc que pour les Etats européens étant contraire aux intérêts des deux parties de part et d'autre des deux rives de la Méditerranée, eu égard à ses répercussions sur les relations stratégiques liant le Maroc et l'Union Européenne. Pour la préservation de ces relations et de leurs portées sur la paix et la stabilité régionale, la Commission Européenne et les partenaires du Maroc au sein de l'UE sont appelés à dénoncer, au nom de la légalité et de l'avenir commun, l'avis du procureur général européen et de se dresser contre les manœuvres des "pêcheurs en eaux troubles". Jamal HAJJAM