«Il n'y aura pas de développement économique équilibré, ni de progrès social solidaire, sans la poursuite de la réforme politique et institutionnelle et sans la sortie de la zone grise qui mine les acquis». Par sa voix la plus autorisée, celle de son Secrétaire général, le Parti de l'Istiqlal donne le ton de sa vision pour le règlement des problèmes internes du pays et pour parer aux menaces qui pèsent sur sa démocratie toujours transitoire et qui appelle à franchir enfin le cap de la consécration définitive ; les droits politiques, économiques et sociaux étant un tout indivisible. Le discours de Nizar Baraka devant la première session du Comité Central de l'Istiqlal, relayé par le communiqué final de cette instance érigée en force de proposition et d'enrichissement des positions, marque en effet les contours de l'action politique à laquelle l'Istiqlal s'attèle désormais pour apporter l'alternative aux approches stériles qui affaiblissent les acquis dans les domaines de la démocratie, des droits de l'Homme et des libertés publiques et pour répondre aux attentes économiques et sociales des citoyens victimes directes des tergiversations, des hésitations et de l'attentisme érigé en mode de gouvernance. L'istiqlal présente ainsi une vision intégrée dont les trois paramètres (politique, économique et social) ne peuvent se faire valoir séparément. D'où la nécessité de sortir de la logique de l'improvisation, des approches populistes et des mesurettes sans retombées réelles qui estampillent aujourd'hui l'action gouvernementale, pour passer à la gestion intégrée où la réforme politique aura agi en catalyseur sur les politiques publiques, faisant du citoyen l'élément central, moyennant en cela des programmes marqués du seau de la modernité, du respect des droits et des acquis et de l'innovation favorable à l'épanouissement des jeunes et à la création des richesses. Pour ce faire, tout doit être entrepris pour réhabiliter la chose politique, pour réformer les institutions représentatives aux plans national et local, pour mettre à niveau les partis politiques via une révision de la loi sur leur organisation, afin qu'ils puissent assurer pleinement leur rôle d'encadrement et d'interprètes fidèles des doléances et attentes des citoyens. La finalité doit être la re-crédibilisation de l'action politique et la consécration de la culture du respect de l'engagement et des promesses via le principe de la responsabilité contre le devoir de la reddition des comptes. Il est bon de rappeler que l'Istiqlal a déjà conçu et proposé une vision globale et harmonieuse d'un nouveau modèle de développement à même de redonner confiance dans l'acte et les acteurs politiques à tous les niveaux. La première session de son Comité Central qui a par ailleurs appelé à un dialogue national autour d'un nouveau contrat sociétal, aura ainsi apporté les éclairages nécessaires sur la nature de l'action politique que l'Istiqlal se réserve à l'étape actuelle. Jamal HAJJAM