Abdellatif Hammouchi s'entretient avec le Chef du Service de sécurité de l'Etat du Qatar    Les relations Maroc-Sierra Leone ont atteint « un niveau sans précédent »    Le Maroc prend part à Abuja à la Réunion africaine de haut-niveau sur la lutte contre le terrorisme    Agriculture : le Nigeria souhaite approfondir les relations de coopération avec le Maroc    Tenue de la 4ème Conférence Ministérielle de L'Initiative Triple A à Meknès    Impôts : le 30 avril, dernier délai pour la déclaration des revenus Professionnels    Démission du chef du renseignement militaire israélien    Le Parlement britannique adopte le projet de loi sur l'expulsion de migrants au Rwanda    Londres annonce une nouvelle aide militaire à l'Ukraine    Bilal El Khannous en lice pour le Soulier d'Eben    Liga : 12ème but pour Youssef En-Nesyri cette saison    Foot: La sélection nationale olympique en stage de préparation au Complexe Mohammed VI à Maâmora    Les maladies non transmissibles, fléau majeur de santé publique au Maroc    France : Une influenceuse marocaine porte plainte après une agression à cause de son voile    CDG INVEST ENTRE AU CAPITAL DE ESTALY    Sahara marocain : La Chambre des députés tchèque réaffirme la position de son pays en faveur du plan d'autonomie    L'événement Sécurité de l'année en Afrique pour un monde plus sûr et un développement économique durable    Carte du royaume : L'Algérie refuse d'affronter l'équipe marocaine de handball    La Fédération Internationale de Lutte autorise la tenue du Maroc avec sa carte complète    Vidéo. Financement durable de l'Afrique : Quelles solutions pour combler le déficit ?    «Escobar du Sahara» : Peine alourdie en appel pour l'activiste Réda Taoujni    Les bibliothèques scolaires reviennent en force dans les écoles primaires    Moroccan influencer spat on by a Paris pedestrian for wearing hijab    1-54 Contemporary African Art Fair to feature Moroccan artist Aidan Marak    Tbib Expert – Ep31 : Trois conseils pour retrouver de belles dents et un beau sourire    Italian rock icon Zucchero to close Jazzablanca Festival    La gastronomie marocaine à l'honneur dans une émission TV sur France 5    Jamal Diwany : "Les produits alimentaires représentent un poids de 39% de l'IPC."    Sahara marocain : le Commonwealth de la Dominique réaffirme son soutien à l'intégrité territoriale    Electronique et génie électrique : deux Marocains parmi les meilleurs au monde    Afrique du Sud: saisie d'une importante quantité de drogues au KwaZulu-Natal (police)    Conseil de gouvernement : le régime de la sécurité sociale au menu    Maghreb sans le Maroc : Un appel du pied en direction de la Mauritanie    Insuffisances rénales et cardiaques : reconnaissance internationale pour une innovation médicale made in Morocco    Investissement au Maroc : Mohcine Jazouli séduit les opérateurs allemands    Tournoi de l'UNAF (U17) : Match nul entre le Maroc et la Libye    Tension russo-européenne : Moscou garantira sa "sécurité" si Varsovie accueille des armes nucléaires    FRMF: Cérémonie en l'honneur de l'équipe nationale de futsal championne d'Afrique    Le Commonwealth de la Dominique réaffirme son soutien à l'intégrité territoriale du Maroc    L'ancien ambassadeur du Tchad au Maroc Mahamat Abdelrassoul décoré du Grand Cordon du Wissam Al Alaoui    Essaouira abrite le tournage de "Flight 103", un drame sur l'attentat de Lockerbie    Les participants d'Ektashif séjournent au Maroc dans le cadre de l'Année de la Culture Qatar-Maroc 2024    La région Hauts-de-France condamnée à verser 287 000€ au lycée musulman Averroès    «Des toiles de la Russie», une exposition de l'artiste maroco-russe Abdellah Wahbi à la Fondation Hassan II pour les MRE    UNESCO : L'Algérie prépare un dossier pour le classement du zellige    CV, c'est vous ! EP-65. Sarah Benmoussa, l'audace dans l'entrepreneuriat !    Hicham Dguig : «Le 3e sacre consécutif du Maroc est le fruit d'un travail intense et constant» [vidéo]    Le Cinéma Marocain Brille en France avec la Sortie du Film "Jouj" produit par Cineland et distribué par Golden Afrique Ciné    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Effervescence sociale et vacuité gouvernementale
Les médecins privés en grève le 4 avril
Publié dans L'opinion le 29 - 03 - 2019

Les expressions de colère de différentes franges de la société se suivent et se ressemblent. Alors que la question des enseignants contractuels n'est toujours pas réglée, voilà les médecins du secteur privé qui montent également au créneau, revendiquant une meilleure gestion de l'AMO et une plus grande prise en considération de leurs contraintes et attentes. Confronté à une effervescence sociale qui ne fait que monter crescendo, le gouvernement ne semble plus savoir sur quel pied danser.
Grave nouvelle pour le ministère de la Santé et pour les patients. Les médecins du privé et les cliniques privées ont décidé, encore une fois, comme c'était le cas en 2018, d'observer une grève nationale le 4 avril prochain. Cette décision a été prise lundi, 25 mars, à l'issue d'une réunion des principaux acteurs du secteur : Association nationale des cliniques privées, Collège syndical national des médecins spécialistes privés, Collège national des médecins généralistes privés, et Syndicat national des médecins généralistes privés. Dans un document revendicatif, ils expliquent les raisons qui les poussent à prendre une telle décision.
La première est relative à l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO). Pour eux, cette procédure est encore mal gérée. Pourtant, « les bénéficiaires de l'Assurance Maladie Obligatoire s'adressent presque exclusivement aux cliniques, aux centres d'hémodialyse, aux cabinets de radiologie et aux laboratoires d'analyses médicales du secteur privé. Ces derniers produisent plus des deux tiers des examens biologiques réalisés à l'échelle nationale. Ce secteur soigne également au moins 95% des patients relevant du tiers payant autre que l'AMO (Assurances et mutuelles privées, mutuelles des établissements publics, Mutuelles étrangères…). Le secteur de soins libéral répond à cette demande sans délai et à bas coût, ce qui a permis aux caisses gestionnaires de l'assurance maladie obligatoire d'engranger d'énormes bénéfices, puisqu'elles ont réalisé, en une décennie, plus de 25 milliards de Dirhams d'excédent budgétaire », est-il souligné.
Les médecins regrettent également la négligence du ministère de tutelle à leur égard. Et ce, malgré le rôle prépondérant et honorable des établissements de soins privés.
« Malheureusement, la tutelle gouvernementale se limite, pour ce secteur, à la délivrance de plus en plus laborieuse des autorisations et à l'organisation de missions d'inspection ».
En même temps, les médecins qualifient les normes proposées par le ministère d'inopérantes « car ne prenant pas en considération les réalités du pays en matière de soins en institutions privées ».
Ils soulignent, par ailleurs, que la clinique privée est piégée par son immobilier. « En effet l'impératif de proximité oblige les établissements à s'implanter dans des zones où le foncier est coûteux sans protection contre la spéculation immobilière. Ce qui les confronte à des impératifs forts de rentabilité et de compression des coûts, élément majeur de leur survie », explique-t-on.
De même, les médecins estiment que la clinique privée est soumise à une fiscalité extrêmement importante. « En effet, elle est assujettie au paiement de pas moins de 8 impôts différents, ce qui contribue à sa mise en difficulté financière chronique... et fait d'elle un leader national en matière d'imposition d'établissements ».
Aussi, la clinique privée ne peut définir le prix de ses prestations. En plus, elle est alors placée dans une situation de contrainte forte sur les prix des prestations, affirme-t-on.
Autre facteur soulevé dans le document revendicatif en question : l'investissement premier est jugé onéreux, « compte tenu de l'impressionnant progrès technologique que connaît la pratique médicale moderne… ».
Instaurer un Conseil supérieur
de la Santé, repenser la procédure de prise en charge
Face à ces problématiques, les médecins du privé ont élaboré une série de revendications. La première consiste à instaurer un Conseil supérieur de la Santé, d'ailleurs déjà consacrée par l'article 29 de la loi cadre 34-09 relative à l'offre de soins et à la carte sanitaire. « Cette instance doit avoir, à notre avis, la tâche de développer une politique de santé à long terme et de veiller au maintien du cap fixé. Elle doit inclure en son sein tous les acteurs concernés ».
Les médecins sollicitent aussi, dans le cadre de la régionalisation avancée, les mêmes incitations que celles accordées aux secteurs du Tourisme et de l'Enseignement privé.
La concertation entre les professionnels et les responsables de la gouvernance du système de santé doit, elle-aussi, devenir un comportement routinier piloté par les grandes orientations du Conseil supérieur de la Santé loin des calculs politiques de circonstance.
Pour une meilleure gouvernance dans le secteur, les médecins recommandent la revalorisation de la tarification des actes. « Le souci de maîtrise des dépenses ne doit pas être considéré sous un angle purement comptable. Il doit intégrer des paramètres essentiels tels que la prévention des maladies chroniques lourdement coûteuses et l'amélioration de la qualité des prestations, il ne faut pas non plus que la gestion de l'assurance maladie se limite simplement au maintien de ses équilibres financiers au détriment des principes d'équité, de solidarité et d'égalité dont elle se doit d'être la défenderesse, car c'est la seule manière de garantir l'accès aux soins à l'ensemble de la population. La rémunération des prestations se doit dès lors de tenir compte du coût réel de celles-ci, ce qui est, à notre sens, un élément déterminant pour la survie du système dans son ensemble ».
Renouveler la convention
De même, on revendique le renouvellement de la convention tarifaire établie en 2006 entre l'Agence nationale de l'assurance maladie et le Conseil national de l'Ordre des médecins. Pour les médecins, cette convention est actuellement totalement dépassée et se doit d'être revue et corrigée d'autant qu'elle comporte des dispositions qui ont montré aujourd'hui de manière caricaturale leurs limites. Ils revendiquent, par ailleurs, la révision de la nomenclature des actes, « complètement obsolète ».
Actuellement, ajoute la même source, les demandes de prise en charge des soins par les organismes gestionnaires ne sont pas délivrées dans les délais réglementaires. La méfiance démesurée et le contrôle a priori systématique allongent davantage les délais de réponse et retardent parfois les programmes diagnostiques et surtout thérapeutiques.
Autres mesures recommandées : simplification des procédures administratives d'autorisation d'ouverture des établissements de soins, et création d'un guichet régional unique regroupant, entre autres, les responsables de l'urbanisme, et les spécialistes de l'architecture du bâtiment de la Santé…
A. CHANNAJE


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.