Les participants à une journée d'étude sur la situation sanitaire dans la région du Gharb-Chrarda-Bni-Hssen ont appelé, jeudi à Kénitra, à la création d'un conseil régional de la santé, destiné à promouvoir la couverture médicale dans la région. Ce conseil, ont-ils indiqué, sera ouvert à tous les acteurs concernés y compris les malades. La rencontre, organisée par le conseil de la région en partenariat avec la direction régionale de la santé, a également recommandé de donner la priorité, dans le cadre du régime d'aide médicale, aux catégories à revenu limité et insisté sur la généralisation de la formation continue à tout le personnel de santé et la mise en place d'un plan régional d'encadrement des associations pour les sensibiliser à l'éducation sanitaire. Les participants ont aussi appelé à la moralisation de la vie au sein des établissements hospitaliers, à la résorption du déficit que connaissent certains services, particulièrement les urgences et les maternités et à la création de comités au niveau communal, provincial et régional chargés de la préparation des plans de santé. A l'ouverture de cette rencontre, le président du conseil régional, M. Mekki Zizi, a pointé du doigt la limitation de la capacité d'accueil des établissements hospitaliers de la région et la qualité des soins fournis. Les établissements hospitaliers de la région ont besoin de plus d'intérêt, a indiqué M. Zizi qui a plaidé pour la création d'autres unités de santé répondant aux normes sanitaires modernes et à la mise à niveau de l'hôpital régional Al Idrissi de Kénitra notamment par le renforcement de son staff médical et son équipement en matériel nécessaire. De son côté, le directeur régional de la santé, Dr Youssef Riouch a, dans un exposé sur la situation sanitaire dans la région, indiqué que la réforme du secteur de la santé n'est pas de la seule responsabilité du ministère de tutelle mais exige aussi le concours de plusieurs secteurs, des collectivités locales et des acteurs de la société civile. Il a ciblé un certain nombre de dysfonctionnements au niveau de la région, particulièrement la grande disparité entre les provinces de la région et entre les milieux rural et urbain, le peu d'intérêt accordé par la société civile au programme de maternité sans risque, les interventions lors des accidents de la route et le transport et le traitement des victimes qui restent en deçà du niveau souhaité, le désintérêt pour les règles d'organisation de la profession et de la charte de bonne gestion. Il a en outre souligné les difficultés que connaissent les délégations de santé nouvellement créées qui souffrent notamment de déficit en ressources humaines et en infrastructures sanitaires de base, la participation limitée des collectivités locales et de la société civile à l'amélioration des prestations médicales et le caractère rural des provinces de la région. M. Riouch a ajouté que parmi les orientations stratégiques de sa direction, la préservation des acquis, la priorité aux programmes d'urgence, le regain de la confiance des citoyens dans le système de santé, l'équilibre et la complémentarité de l'offre des services de santé entre les milieux rural et urbain et la facilitation de l'accès des catégories vulnérables aux soins. Les participants à cette journée d'étude ont discuté, dans le cadre de quatre ateliers, du régime d'aide médicale aux économiquement démunis, du médicament générique, du service d'assistance médicale urgente, des maladies chroniques et de l'appui au secteur de la santé. Auparavant, ils ont visité des stands du Croissant rouge marocain, de la CNSS, de la direction régionale de la santé, montés à cette occasion devant le siège du conseil de la région, et des unités médicales mobiles acquises dans le cadre de l'INDH, spécialisées dans l'accouchement, la médecine dentaire et le diagnostic.