L'Alliance de la Gauche Démocratique et la Confédération Démocratique du Travail ont organisé, vendredi soir à Kénitra, un meeting populaire et appelé au boycott du référendum sur la nouvelle constitution, prévu le 1er juillet. Les représentants du Parti de l'Avant Garde Démocratique et Socialiste (PADS), du Congrès National Ittihadi, du Parti Socialiste Unifié et de la CDT ont expliqué leur décision par le rejet de toute " constitution octroyée, qui n'émane pas de la volonté populaire ". M. Abderrahmane Ben Amrou, du PADS, a estimé qu'une révision de la constitution doit être accompagnée d'une réforme politique pour garantir le respect des lois. Pour lui, le texte de la nouvelle constitution n'apporte pas beaucoup de changement dans le fond, reprochant à la commission consultative de révision de la constitution de n'avoir pas respecté ce qui a été convenu avec les partis politiques. De son côté, M. Abdeslam El Aziz, secrétaire général du Congrès National Ittihadi, a expliqué que la décision de boycotter le référendum constitutionnel n'est pas une réaction envers la monarchie, mais l'expression du droit des Marocains à une constitution réellement démocratique dans le cadre d'une monarchie parlementaire. Il a indiqué que ce qu'il craint le plus est que la constitutionnalisation du conseil supérieur des ouléma conduise à un Etat théocratique au Maroc. M. El Aziz a accusé " ceux qui exploitent le peuple marocain de faire obstacle au changement pour pouvoir continuer à piller les richesses du pays en totale impunité ". Pour sa part, M. Ahmed Sebaii du Parti Socialiste Unifié a estimé que l'Etat n'a pas répondu positivement aux revendications du peuple et aux exigences de la conjoncture actuelle que connait le monde arabe. Nous voulons, a-t-il dit, deux choses fondamentales : la souveraineté du peuple et l'obligation pour les responsables de rendre des comptes. Pour cela, a-t-il expliqué, le parlement doit être l'émanation du peuple et disposer de toutes les compétences nécessaires, et le gouvernement doit avoir tous les moyens et pouvoirs pour exécuter son programme sur la base duquel il sera jugé. M. Allal Belarbi, membre du bureau exécutif de la CDT, a indiqué pour sa part, que son syndicat à toujours milité pour un régime où le " Roi règne mais ne gouverne pas ". Le Maroc, a-t-il dit, vit une "situation particulière" qui requiert une véritable réforme démocratique et moderniste. L'appel au boycott du prochain référendum, a-t-il ajouté, est une sorte de signal d'alarme pour attirer l'attention sur la mauvaise voie dans laquelle le Maroc s'est engagé. A l'issue de ce meeting, la CDT a annoncé l'organisation d'une marche dimanche en faveur du boycott du référendum.